Filmé, réalisé et monté par Sébastien Faits-Divers et Alexandre François. 2 heures 36 minutes. Sortie le 26 octobre 2024.

"Somewhere the blast furnace explodes"
"I could move in the space between his heartbeats"

Il était une fois And Also The Trees...

Il serait tentant, tellement ce documentaire raconte beaucoup, presque tout du groupe culte anglais porté par Justin et Simon Jones, les deux frères qui ont cofondé le groupe en 1979, d’arrêter là cette chronique et terminer en vous conseillant vivement de vous plonger dedans.

Alexandre François et Sébastien Faits-Divers, deux activistes de la cause pop indépendante par le prisme de l’image (La Blogothèque pour Alexandre François, la chaîne YouTube 'FD' faitsdiversshow pour Sébastien Faits-Divers) ont fait un travail titanesque, signé une sorte de grande fresque musical (le documentaire dure 2h36) pensée comme "un livre qu’on pourrait prendre, feuilleter, poser, reprendre, en s’attachant à un chapitre ou à un autre".

Le film remonte le temps, les différentes époques, la discographie, balance entre images de concerts, archives et interviews (membres du groupe, collaborateurs, amis… : Simon Huw Jones, Justin Jones, Nick Havas, Paul Hill, Rick Gallup, Lol Tolhurst, William Faith, Christophe Basterra…).

Tout est magnifiquement tourné, il y a cette ambiance qui est en totale adéquation avec le groupe (un rock ténébreux, gothique, romantique, intense). Alexandre François et Sébastien Faits-Divers aiment profondément And Also The Trees, cela se ressent dans chaque plan.

Il y a un travail sur la matière visuelle, entre moments de tension et de détente (de couleurs également : les moments de concerts plus sombres, les interviews plus lumineuses) mais également sur la matière sonore : "je me suis attaché à ces voix, ces tempi, ces débits, tous un peu différents, et Sébastien et moi, nous voulions dès le départ que ces voix soient la colonne vertébrale du film".

Parce qu’il ne s’adresse pas uniquement aux fans du groupe (ils y trouveront leur compte comme tous ceux qui ne le connaissent pas), finalement il raconte aussi beaucoup d’une époque, d’un genre, ce documentaire est indispensable.