Avant
toute écoute, la sortie (longtemps différée) de ce premier
album d'Electric Six fait spontanément rejaillir deux
souvenirs encore très vivaces.
Tout d'abord celui d'un brillantissime single sorti l'an passé "Danger!
High Voltage" (avec l'éminence masculine des White Stripes
aux choeurs), titre parfait, un des plus emblématiques de la vague disco-punk
très en vogue actuellement.
Et puis également celui d'un concert prometteur au Nouveau Casino, en
janvier dernier, donné devant un parterre de journalistes de la presse
spécialisée, par un groupe visiblement crispé par l'évènement
ou la perspective d'avoir à voler de ses propres ailes après le
coup de pouce de Jack White (ce dernier, présent dans la salle
avec sa grosse soeur ne perturbera pas le show de son intervention, préférant
lâcher la bride à ses poulains).
C'est dire si cette réalisation sur un format longue durée était
attendue. Malheureusement, ces derniers temps, le groupe a souvent trusté
la rubrique News, des rumeurs de split étant de plus en plus souvent
avancées (au final trois des cinq membres sont partis, seuls restent
le batteur et Dick Valentine au chant). Cependant, ces récents
changements de personnels n'affectent en rien ce premier effort discographique
nous occupant actuellement.
Alors oui, bien-sûr, "Danger! High Voltage" est présent
sur le disque en plage 4, juste avant le prochain futur hit du groupe, le très
efficace "She's White". Etrangement, cet album (au son lisse
et bien produit) ne rentre pas dans le moule des groupes actuels de Detroit
(défini sur "Sympathetic Sounds Of Detroit" en 2001) mais tient
plus d'un disque de rock à l'ancienne sorti à la fin des seventies
(ie grosses guitares et sons disco pour rester dans l'air du temps).
En plus des titres sus-cités, l'album réserve d'autres excellents
moments : "Dance Commander" ou encore le génial "Gay
Bar". Reste à espérer que le groupe survivra avec des
musiciens de remplacement, car ce Fire possède
tous les atouts pour être la première réussite d'une longue
série. |