Comme à son habitude le grand festival français du nord-est, les Eurockéennes de Belfort, se déroulera le premier week-end de juillet dans le cadre du Malsaucy, subissant pendant trois jours les assauts de festivaliers nombreux : les journées de vendredi et de samedi affichant d'ores et déjà complet, celle du dimanche étant proche de l'être.
Le vendredi voit la scène indépendante passée mainstream mener la programmation avec les Strokes et les Arctic Monkeys, soutenue principalement par trois artistes totalement opposés et qui balaieront le payasage musical actuel : les Deftones pour les amateurs de métal, le duo Daft Punk pour les electro-technophiles et la plus surpenante Anaïs sur la grande scène dans un registre chanson française.
Au chapiteau, les Gossip nous promettent une surprenante prestation pleine de toute la folie et du melting pot qu'elles présentent sur disque : une pincée de no-wav crue, de riot grrrls attitude féministe, mais aussi un brin de soul. A la fois festif et arty, fort est à parier que les Gossip seront l'une des meilleures découvertes pour des nombreux festivaliers dans le même registre que Le Tigre lors de l'édition précédente.
Samedi, la grande scène prendra un sérieux coup de vieux avec Depeche Mode, presque miraculeusement encore en activité malgré les errements pharmaceutiques du frontman Dave Gahan ; leur dernier Playing The Angel les voit revenir à leur période Violator, la plus aboutie du groupe.
Adversaires dans les charts durant les années 80, le groupe partagera la scène avec le rare Morrissey, sans ses Smiths bien entendu pour son Ringleader Of The Tormentors sorti au printemps. Nul doute que la moyenne d'age devant la grande scène grimpera à ces occasions.
La programmation de la grande sera complétée par les mythiques Coldcut - pour qui s'intéresse à la musique électronique - et les jeunes exaltés d'Enhancer.
A la Loggia, on notera particulièrement Animal Collective qui promet, tout comme Gossip la veille, de surprendre agréablement les spectateurs qui se laisseront embarquer par leur musique débridée et barrée comme pouvait l'être Mercury Rev à ses débuts, période Boces. L'originalité se retrouvera tout autant au chapiteau on l'on pourra y observer le personnage doux-dingue qu'est Katerine.
Le dimanche verra les délires du démonstratif et pompeux Matthew Bellamy et ses acolytes de Muse envahir la grande scène aux côtés d'Archive.
Mais cette journée là se révélera bien plus intéressante lorsqu'on s'aventurera vers les petites scènes : on y retrouvera les chansons intimistes de Dominique A au chapiteau, les très falliens Art Brut au chapiteau, les isissiens Cult Of Luna ainsi que la succession de fers de lance post-rock que sont Mogwai puis Sigur Ros au chapiteau.
Une thématique montréalaise marquera la journée avec notamment Duchess Says, Omnikron, les Georges Leningrad et We Are Wolves.
Des prestations originales se dérouleront durant le week end avec la rencontre de groupes de rock et des orchestres classiques : Venus et Dionysos se prêteront au jeu le vendredi, Teitur et les Sunday Drivers le samedi.
La samedi verra Camille et les Pascals, bidouilleurs débridés japonais (ahahah) se joindre sur scène pour le projet Nohara, spécialement répété pour l'occasion et dont on peut s'attendre qu'il soit détonant et plein de fantaisie.
Plutôt consensuelle au départ, jouant les grosses têtes d'affiches et les groupes du moment tout en balayant tous les types musicaux, les Eurockeennes savent se montrer finalement originales autant avec les projets que l'organisation.
Le public saura t il apprécier ces heureuses initiatives ? Réponse le week end prochain ! |