En 2000,
sortait le premier album de "Lilium" création parthénogénétique
de Pascal Humbert ("Lilium is Pascal Humbert" dixit la pochette),
guitariste émérite des groupes Passion Fodder et 16 Horse Power.
Avec "Transmission of all the goodbyes 1984 - 2000", il nous livrait
un album solo instrumental qui réunissaient des morceaux écrits
pendant plus de quinze ans, et qu'il portait à la connaissance du public
dans une démarche quasi testamentaire.
Sorte de galet poli maintes fois par le ressac d'une mer intemporelle, cet
album semblait le premier et dernier opus d'une époque appartenant désormais
au passé.
Qu'en est-il de "Short stories" qui sort cette année? Lilium
compte un nouveau membre, Jean-Yves Tola, percussionniste membre de l'ex-Denver
Gentlement et de 16 Horse Power (voir la photo de Tola et Humbert souriants
dos à dos) et nous offre un florilège de 10 morceaux, sans doute
de petites histoires écrites et interprétées par des artistes
de leurs amis à partir d'une ligne musicale, imposée ou suggérée,
du moins maîtrisée par Humbert et Tola ce qui lui conserve une
grande cohérence.
Un chroniqueur, David H. Chase, a d'ailleurs fort justement comparé
cet album aux nombreuses et variées floraisons de lys qui appartenaient
toutes à la même essence, Lilium.
Sans doute les petites histoires des membres de la famille musicale de Pascal
Humbert. Histoires sans paroles comme "Cavalcade"ou"Miles
away" qui ne sont pas toujours dénuées de narrateur
puisque c'est un saxophone qui nous tient en haleine, et pas n'importe lequel
(lesquels en fait), ceux de Dana Colley accompagné de
son compère Billy Conway (des Twinemen, ex
Morphine) ou interprètres de choix tel David Eugene Edwards,
l'âme des 16 Horsepower, présent sur "Whitewshed"
où il chante, merveilleusement inspiré comme toujours.
On y trouve également Tom Barman du groupe belge dEUS
sur "Sorry" en duo avec Kal Cahoone pour
un titre très "Elysian Fields" envoûtant.
Musicalement, il semble que tout ait été écrit sur mesure
en fonction de l'interprète. Ainsi "Whitewashed" pourrait
s'intégrer sans problème au répertoire de 16 Horsepower
(facile vous allez me dire puisque s'y retrouve l'intégralité
du groupe) mais "If they cheered" est tout aussi fabuleux
et "Lover" frôle la perfection avec sa guitare slide
et sa basse grasse mais pas grossière qui accompagne la voix de Jim
Kalin, morceau à écouter en boucle!
Cet album, s'il comporte indéniablement une certaine "16 Horsepower's
touch", permet d'explorer des horizons nouveaux comme l'instrumental "Angels"
par exemple, morceau au piano qui flirte plus avec Ennio Morricone
qu'avec Woven hand. |