Avec un nom qui ne peut que rappeler celui d'un célèbre parfum, tous les jeux de mots sont permis avec Vetiver. Un groupe qu'on sent venir, un groupe qui va vous mettre au parfum … et j'en passe.
Ce que l'on sent bien en tout cas, c'est que les Vetiver ont bien flairé l'air du temps et proposent avec ce nouveau disque tout ce qu'il faut pour plaire, au vu du succès croissant de quelques folkeux à belle gueule au rang desquels Devendra Banhart trône en maître.
Et même si To find me gone commence sur un titre que l'on croirait presque sorti d'un album de James, la joie est de courte durée puisque Vetiver fait plutôt dans le songwriting US à tendance 70's.En fait Andy Cabic, leader de cette formation fait partie de la grande famille Devendra Banhart (mais quel artiste un peu hype n'a pas joué avec Banhart de nos jours ??) et ses compositions sont souvent assez proches de l'univers du beau barbu.
Si leur précédent album avait été enregistré avec l'ancien batteur des My Bloody Valentine et la superbe Hope Sandoval de Mazzy Star, celui-ci laisse peu de place aux rencontres improbables comme celles ci.
Là où Andy Cabic se jouait des genres on retrouve donc désormais une plus grande unité entre les compositions et le son. Très chaleureux, d'apparence simple mais en fait très largement arrangé et riche, cet album est dans la droite ligne du folk tendance americana à haute teneur en revival.
On y croisera donc comme il se doit Devendra Banhart lui-même venu prêter main fort à son compagnon de route. Route et voyages dont il est largement question dans ce qui est finalement une sorte de road movie sonore.
Du blues gentillet de "You may be blue" à la ballade country de "Won't be me" et malgré quelques longueurs bien inutiles comme les 6 minutes 50 de "Red lantern girls" et sa tentative quasi désespérée de faire du bruit à tout prix, ce disque s'écoute avec plaisir, et même plusieurs fois de suite sans aucune lassitude… à moins que ce ne soit de l'indifférence ? |