Ce samedi des Vieilles Charrues propose une étonnante programmation : face aux têtes d'affiche Cali et Madness, on trouve le one man show de Jamel Debbouze, un moment spécial canada sur la scène Xavier Graal et un plateau Kerouac riche en découvertes rock.
Si la journée semble moins chargée que les autres en grands noms, il ne suffit que de quelques minutes pour se rendre compte que le samedi sera aussi intéressant que les autres journées de concerts.
Premiers à investir Kerouac, l'une des révélations rock de l'année s'élance dans un fracas énorme pour bien réveiller les premiers festivaliers encore embrumés.
Les Hushpuppies ne font pas dans la dentelle et balancent leurs mélodies garage enervées à l'image de leur chanteur, grand dandy arpentant le plateau.
Furie sur leur tube "You're gonna say yeah" et un très bon moment rock'n'roll toujours sous le soleil.
Energie toujours avec les fameux québecois des Cowboys Fringants sur la scène Glenmor.
Du rock, du ska, des paroles engagées à la fois drôles et graves, une multi-instrumentiste étonnante et un chanteur qui tient son public et honore la bretagne et son chouchen.
Que demander de plus ? Difficile de les cataloguer tant les chansons peuvent être variées tout en produisant le même effet : les jambes qui bougent et les yeux écarquillés.
Mention spéciale pour le cul-sec de la bouteille de chouchen.
Changement de programme sur la scène 2 avec les hongrois de Besh O droM.
Après une petite frayeur avant le concert pour retrouver les musiciens, ils s'installent avec un minimum de retard pour une fanfare manouche inclassable épaulée par une chanteuse. On navigue entre europe et orient, jazz et musique tzigane.
Rafraichissant sans être inoubliable.
Même veine orientale avec les nantais d'Orange Blossom sur une musique moins fantasque.
Superbe chanteuse tout de blanc vêtue, chant en arabe, percussions, violoniste déchainé, et nappes electros.
Un gros vent de chaleur souffle sur la scène Kerouac pendant toute leur prestation vivement saluée.
Ceux qui étaient présents en 2004 au concert de Cali ne manquaient pas une occasion de le rappeler : c'était l'un des concerts les plus émouvants de cette édition et le retour, sur la grande scène, de l'artiste allait être énorme.
Même sensation au niveau de sa conférence de presse : Cali est motivé, prêt à diffuser son habituelle énergie folle aux 40 000 personnes présentes sur le site.
Chose promise, chose due. Dès le premier titre, Cali donne le change, court, ouvre des yeux de fou devant le public ébahi. Cali en fait beaucoup trop mais ce n'est toujours pas assez pour retranscrire son émotion sur scène. Le groupe est à l'unisson, irréprochable. Tous les plus beaux titres du chanteur seront joués et il finira, comme prévu, par tenter un plongeon dans le public.
Refoulé par la sécurité, Cali s'enfonce dans la foule et parvient à slammer sur une centaine de mètres et rejoindre le plateau avant de s'effondrer de bonheur. Un grand moment.
Grand moment également avec le premier groupe de la soirée Québec scène Xavier Graal, Karkwa.
Un mélange improbable de Noir Désir, Matmatah, avec percussions, grosses guitares et synthés vintages. Exactement le type de groupe que l'on n'attend pas forcément de ce genre de soirée québecoise.
Brigitte Fontaine, de passage, les rejoindra même sur scène pour la fin du concert.
En attendant Madness, place à l'un des groupes à la mode du moment, Editors.
Même s'il est difficile, voire impossible, de ne pas penser à Ian Curtis dès les premières paroles de Tom Smith, Editors n'est pas une copie conforme des groupes cold wave défunts mais un joli florilège de bonnes inspirations de certains groupes que ces jeunes pousses du rock anglais n'ont jamais connu de leur vivant.
Prestation courte mais grandement réussie.
C'est l'heure de la grande tête d'affiche, des précurseurs du ska et des auteurs de l'inoubliable 'One step beyond' à la fin des années 70.
Les Madness arrivent sur scène en fanfare. Parasol à la main, costume blanc, chapeau melon, ils font chauffer le public dès la première seconde avec un One Step Beyond enjoué.
La suite sera du même acabit, festive et remuante. Mais si certaines chansons ont subi les assauts du temps, il ne reste pas moins quelques tubes et une ambiance toute particulière.
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