Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Elektrocution
Les Terrasses du Jeudi  (Rouen (Seine Maritime))  27 juillet 2006

Saut le pied en avant, le corps recourbé vers une Fender couleur bois, du Pete Townsend en forme remarquable, de l'acrobatie à faire passer n'importe quel métaleux pour un petit joueur.

La rage de vivre sur des morceaux de 3 minutes, en pleine verve Stooge, MC5, The Gorillas (groupe garage du grand Jesse Hector). Elektrocution et ceux qui ont sauvé notre âme en pleine canicule de ce juillet 2006. Il nous fallait ce regain d'énergie, une surprise subite et magique. Place de la Pucelle, Rotamagus, un groupe rouannais et les rythmes Shuffle du rock directement émergeant du blues le plus dur, le plus malmené, celui du Sud.

Elektrocution est un vrai groupe garage, bien plus violent que nos si présents Brats et toute la clique. Il n'ont rien voulu prendre de la pop anglaise, se sont libérés de toute la mélodie, juste l'agression, comme un Wanna Be your Dog qui aurait perdu les clochettes du Père Noël.

Et le groupe nous crie son amour et sa dévotion à la musique brutale. Les crans d'arrêt ou les éclairs qui ornent les T Shit à têtes de mort vendus à la fin de leur concert, le doublet de guitare Stratocaster Fender, Les Paul Gibson tout comme le MC5, le félin et le phacochère, l'un griffe l'autre charge. C'est ainsi que ça roule et pas autrement.

Pendant que l'un sort des Riff comme l'on déroule des kilomètres de barbelés, l'autre nous entame des réminiscences surf rock, ou même boogie, avec les notes glissées dans le bas du manche. Puis il y a bien sûr le chanteur prenant des airs de diva pop eighties, minaudant carrément comme une gonzesse trop chaude, lâchant le micro pour le rattraper en roulant légèrement des fesses. Rien de Gaytitute là dedans, juste une version revisitée de Mick Jagger.

Donc Elektrocution, un putain de concert attendu s'il en est un. Concert investi de toute la clique décalée rouennaise : rastas épileptiques, métaleux en manque de musique plus sexy, roots désabusés que le nihilisme a amené à ne plus avoir aucun goût vestimentaire… quelques amoureux de rock abordant T Shirt Brian Jones ou de groupe Punk n'existant plus depuis plus de 25 ans maintenant. Si toutes ces personnes ont une facilité à vivre dans le passé, c'est que le présent semble ne plus avoir grand-chose d'excitant à nous proposer.

Et le son du concert était pourri, bien plus que ce que l'on avait pu faire pour les pourtant très light Jury. Ils auraient pu pousser un peu les décibels, ou équilibrer entre les basses et les aigus, mais non. Alors on entendait un brouhaha de grosse caisse et de basses, un petit peu de Fender fuzzy, et dans le magma sautillant, la voix du chanteur, écorchée comme un jambe dans un piège à loup.

Là dessus, le groupe faisait de grosses blagues comme aiment en faire les musiciens s'amusant d'un concert bizarre, Johnny dans un gala de maison de retraite. Un speech sur la canicule se concluant sur "Parce que la mort c'est vraiment trop moche" et des "Merci pour la pucelle".

La réaction du public ?! Quoi dire sur un concert de rock rebel organisé par la ville de Rouen sur l'une des places les plus agréables de la ville. "Vous êtes pas assez bourrés c'est ça, alors revenez au deuxième set déchirés et on pourra faire un concert normal…". C'est le message grosso modo qu'a fait passé le chanteur.

Par contre, fait passionnant, les déjantés du premier rang n'étaient d'autres que deux petites filles d'à peine 2 ans et demi. Age où la musique est un choc, où le corps réagit directement à la floppée d'énergie qu'envoie le son. Alors elles faisaient toutes deux les gestes les plus violents que leur petit corps pouvait exécuter, jusqu'à l'approche de la scène de l'une des deux pour aller agripper la banderole "Ville de Rouen" et repartir de plus belle.

Cela me rappelle cette histoire de mon enfance, celle qui avait fait que j'avais attrapé une grosse batte de baseball en bois à l'écoute de "Black and White" de Michael Jackson ayant sérieusement dans l'idée de taper quelque chose. Heureusement ma sœur dans toute sa dévotion adolescente envers Michael Jackson (comme l'avaient la plupart des ados de cette époque) m'arrêta en me disant que cette chanson parlait de "respect entre les gens de différente couleur", chose qui me vexa énormément dans mon entreprise de violence. Le Rock (car Black and white repose sur un riff de guitare) et toute la mystification que l'on fait autour de lui est à l'enfance quelque chose de complètement magique.

Ainsi l'on ne peut pas trop s'étonner si l'on a inventé le pogo, que la prise de drogue est plus massive lors d'un concert ou que certains couples sont prêts à franchement copuler dans les fosses les plus mouvementées. Ce n'est pas une recherche de l'enfance, loin de là, mais bien celle des premières pulsions qui nous ont éveillé à la face du monde.

Elektrocution sera proscrit à tous les enfants par le parent soucieux d'avoir plus tard des adultes équilibrés. Mais on ne peut pas échapper à sa première lampée d'agressivité, on ne peut pas échapper au rouleau compresseur de la musique… et croyez moi, si le guitariste d'Elektrocution se jette à terre pour exécuter un solo, c'est qu'il a besoin de ce choc sur ses genoux pour sortir la plus belle pulsion qui soit enfouie au milieu de lui… la véritable bénédiction du cheveux long et de la hargne musicale.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Opean heart surgery de The Elektrocution
Elektrocution en concert au Nouveau Casino (1er septembre 2004)
Elektrocution en concert au Nouveau Casino (17 octobre 2005)

En savoir plus :

Le site officiel de The Elektrocution


L.J.Jet         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :


# 19 Janvier 2025 : Bye bye David

Avec la mort de Lynch, c'est un pan entier de la pop culture qui disparait, comme ça, sans crier gare. Il reste de toute façon sa filmographie qui n'a pas attendu sa mort pour être essentielle. Pour le reste, voici le sommaire. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !

Du côté de la musique :

"Prisme de l'eau" de Daniel Humair Trio & Samuel Blaser
"De l'ombre à l'aube" de Edward Perraud
"Mes elles" de Rosalie Hartog
"Dès demain" de Wallace
"Shapes and sounds" de Yonathan Avishai
et toujours :
Nouvel épisode "Rebonds, partie 4" de la saison 2 du Morceau Caché !
"Notturno" de Eva Zavaro & Clément Lefebvre
"The human fear" de Franz Ferdinand
"Flûte et orgue à Notre Dame de Paris" de Jocelyn Daubigney & Yves Castagnet
"Intégrale de l'oeuvre pour violon et piano de Schubert" de Maria & Nathalia Milstein
"Deep in the forest" de Quatuor Akilone
"Everlasting seasons" de Vanessa Wagner

Au théâtre :

"Grand reporterre #10 : A la table du Tout-Monde" au Théâtre du Point du Jour
"Iphigénie" au Théâtre de l'Epée de Bois (Cartoucherie)
"Les petites bêtes" au Théâtre 13 Bibliothèque
"Malwida" au Théâtre Studio Hébertot
"Une vie, là bas" au Théâtre Espace Paris Plaine
et toujours :
"Parlons, il est temps" au Théâtre Essaïon
"Faire semblant d'être moi" au Théâtre de la Flêche
"Différente" au Théâtre Comédie Bastille
"Le petit chaperon rouge" au Théâtre de la Huchette
"Les caprices de Marianne" au Théâtre des Gémeaux Parisiens
"Antigone" au Studio Hébertot

des reprises avec :

"Le nectar de dieux" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"La folle et inconcevable histoire des femmes" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"Changer l'eau des fleurs" au Théâtre Lepic
"Choisis la vie et tu vivras" au Théâtre Essaïon
"Les marchants d'étoiles" au Théâtre Le Splendid
"Le premier sexe" au Théâtre La Scala
"Touchée par le fées" au Théâtre La Scala
"Le hasard merveilleux" au Théâtre Lucernaire
"Elémentaire" au Théâtre de Belleville
"The loop" au Théâtre des Beliers Parisiens

Du côté de la lecture :

"Au-delà du mur" de Katja Hoyer
"Cérémonie d'orage" de Julia Armfield
"Les terres indomptées" de Lauren Goff
"Un perdant magnifique" e Florence Seyvos
et toujours :
"L'avocate et le repenti" de Clarisse Serre
"Auschwitz 1945" de Alexandre Bande
"La Seconde Guerre mondiale fait son cinéma" de Benoît Rondeau
"Les opérations de la Seconde Guerre mondiale en 100 cartes" de Jean Lopez, Nicolas Aubin & Benoist Bihan
"Ecrits sur le cinéma" de Pauline Kael
"L'héritière" de Gabriel Bergmoser

retrouvez les chroniques littérature récentes ici !

Aller au cinéma ou regarder un bon film :

"Bernie" de Richard Linklater

"Quiet Life" d'Alexandros Avranas
"Domas le rêveur" de Arunas Zebriunas
"Flow" de Gints Zilbalodis
"The Wall" de Philippe Van Leeuw
"Fotogenico" de Marcia Romano et Benoit Sabatier

retrouvez les chroniques films ici !

Un peu de jeux vidéo :

"Exographer" de SciFunGames
Regarder la chaîne de Froggy's Delight en direct

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=