Un groupe punk, venu de l'Oregon, Etats-Unis, en 2006, est-ce du domaine du possible ?
Si la question se pose c'est évidemment que la réponse est oui, comme vous l'aurez immédiatement deviné et ce groupe se nomme The Thermals.
The body, the blood, the machine est ce que l'on appelle un peu trop prétentieusement un concept-album avec pour thème principal "Bush est un méchant, que faire maintenant avec cette Amérique pourrie gouvernée par des catholiques qui le sont pourtant fort peu…catholiques ?".
Tout commence sur "Here's your future", un titre qui démarre sur les chapeaux de roue et n'est pas sans rappeler un croisement entre les papies anglais des Buzzcocks et les quadra bedonnants américains des Pixies.
Un rock puissant au service d'une voix puissante, telle est la recette de The Thermals. Venons en d'ailleurs à cette fameuse voix qui sonne très anglais avec pour point de comparaison le meilleur du punk labélisé 1977 comme sur "A pillar of salt" mais aussi une forte ressemblance avec Brian Molko notamment sur "I might need you to kill".
D'ailleurs la voix n'est pas le seul élément de cet album que l'on peut comparer à Placebo. L'efficacité et la puissance des titres sont aussi proches du meilleur du groupe anglais (il y a quelques albums de cela donc) comme sur le final "I hold the sound" et encore une fois croisent le chemin du punk anglais comme sur "Back to the sea".
Toutes ces comparaisons évidentes qui vous sautent aux oreilles peuvent assez rapidement agacées à l'écoute de The body, the blood, the machine. Pourtant ce serait un tort de tirer trop vite des conclusions sur ce disque et les écoutes successives, une fois cette guerre d'influences - en sont elles d'ailleurs ? la voix de Hutch Harris n'est jamais que sa voix avant tout et rares sont les groupes à savoir encore inventer en musique - digérées, on découvrent quelques belles compositions sautillantes dont on retiendra essentiellement le triptyque "Here's your future", "I might need to kill you" et "A pillar of salt", bien au dessus de la mêlée ce qui ne veut pas dire que le reste est à négliger pour autant et surtout pas le tubesque "Power doesn't run on nothing" à faire danser les foules !
The body, the blood, the machine est un disque de punk-rock efficace sans prétention autre que de passer un bon moment donc, et accessoirement d'avoir bonne conscience en ayant acheté un album militant ! Ca peut quand même valoir le coup non ? |