Jack Adpator, voilà encore une fois un groupe au nom plus qu'étrange qui traduit en français donne un truc du genre "prise audio de type Jack".
La pochette de ce Road Rail River est aussi assez amusante, et gentiment rétro. Mais le plus étrange avec ce groupe c'est à la première écoute du disque.
Dès le premier titre, "Chocolate Malted" on se sent en terrain connu. Pourtant difficile de mettre une étiquette précise sur cette pop fraîche et ciselée.
Coincé entre du Peter Astor, du Richard Ashcroft et du folk américain, l'auditeur ne sait plus ou donner de la tête. Alors on se repasse le disque calmement et … c'est pire, tout se mélange, on croit déjà avoir entendu mille fois ce titre, et cet autre là n'est ce pas une reprise ?
Pourtant non, toutes ces chansons "parfaites" et qui semblent si évidentes, ces exercices de styles pourrait on presque dire sont l'œuvre de Christopher Cordoba.
Alors on cherche encore et on trouve. La guitare de "House on the hill" nous est familière, on fait travailler notre petit cerveau et la connexion s'établit, confirmée par l'ami Google… Jack Adaptor n'est autre qu'une ramification d'un groupe fameux du début des années 90, The Family Cat.
Et en effet, l'alter ego de Cordoba est bien Paul Frederick (Fred pour les intimes) leader du groupe responsable du superbe Furthest from the sun en 1992.
Pourtant la musique de Jack Adaptor est relativement éloignée de ce disque. La fureur des guitares entre rock et shoegazing fait place aux mélodies cristallines et aux guitares acoustiques. Posé, calme, fait de ballades ("Broken neck"), de chansons pop doucereuses et de quelques perles de pur songwriting (parlons jeune !) tel "Mandarin" ou "Waiting my time" gentiment folk, ce Road Rail River sent bon les années 90, sent bon la perfection, sans heurt et sans prétention.
Et puis on ne peut que craquer sur le faussement Eels-ien "Pay Day" presque aussi beau qu'un "Beautyful freaks" et le très dansant "Who can shout loudest" n'a rien a envier au maître incontestable de la pop song de ces dernières décennies, à savoir Paddy Mc Aloon et son Prefab Sprout de groupe tandis que sur "Everyone talked about us" on jurerait entendre un mélange du meilleur de Peter Astor et de Lloyd Cole, un délice avec ce discret et délicat chœur féminin.
Comme beaucoup d'autres en ce début de saison, ce disque passera inaperçu dans les bacs pourtant c'est un grand disque, un beau disque, de ceux que l'on sera heureux et fier de posséder plus tard... et tant que vous y serez achetez Furthest from the sun, pas ridé pour 2 sous, chez votre soldeur le plus proche ! |