La rétrospective présentée à la Maison Européenne de la Photographie regroupe une sélection de photographies réalisées depuis 1978 par Gabriele Basilico, architecte de formation devenu "le" photographe du paysage urbain.
Irrésistiblement attiré par la ville et ses périphéries, lieux de toutes les extravagances architecturales, il les saisit dans leur anomie et souvent désertes, vides de présence humaine, comme abandonnées, toujours en noir et blanc.
De Milan à Beyrouth, de Naples à New York, de Berlin à Buenos Aires, les lieux se succèdent, Giovanni Basilico porte un regard de témoin sur des lieux privés de vie qui attendent la lente érosion du temps.
Les immeubles d'angles d'istanbul, figures de proue qui bravent le temps et tanguent comme des nefs échouées qui ont pourtant bravés tant de tempêtes, s'aggrippant encore au flanc des coteaux.
Les ruines de Beyrouth n'en finissent pas d'exiber leurs façades criblées et éventrées. Elles défient le temps pour combien de jours encore ?
Et puis les photos choc du pavillon de banlieue survivant entre deux tours, des tours avec vue sur les cimetières ou de l'autopont brusquement coupé au-dessus du vide. Ou les similtudes architecturales à Lausanne et Milan avec les immeubles des années 30.
Même les villes balnéaires n'échappent pas à son regard, l'immeuble moderne cotoyant la résidence de villégiature aisée.
Gabriele Basilico parcourt inlassablement le monde comme un anthropologue, un témoin, dont les clichés documentaires n'en finissent pas de nous interpeller. La vraie vie est-elle ailleurs ?
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