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Interview  (Paris)  27 septembre 2006

Pierre-Antoine Durand, alias PAD, est un des deux auteurs heureux de la pièce "Fermeture définitive" actuellement à l'affiche du Théâtre La Bruyère.

Sous la houlette umetteur en scène Stéphan Meldegg, Roland Marchisio et Christian Pereira nous entrainent dans une surprenante histoire de croque morts et de ressuscité.

Rencontre avec Pierre-Antoine Durand, auteur et musicien, qui officie également au sein de l'équipe de programmation du Ciné 13 Théâtre animée par Salomé Lelouch.

Comment êtes-vous passé de la littérature et de la musique au théâtre ?

Pierre-Antoine Durand : En fait, on m'a sollicité pour écrire une pièce pour des amis comédiens parmi lesquels il y avait Benjamin Bellecour. Je lui ai demandé de participer à cette écriture et c'est ainsi qu'est née notre collaboration. C'était notre première pièce "Fonctions et dérivés" qui s'est jouée au Ciné 13 Théâtre il y a 3-4 ans. De toute façon j'ai toujours eu envie de faire des choses très différentes.

Avec "Fermeture définitive" vous réitérez ?

Pierre-Antoine Durand : Oui parce qu'après cette première expérience nous avons constaté qu e nous étions très complémentaires et nous avons eu envie de continuer dans la co-écriture. Nous avons donc écrit "Fermeture définitive" et nous avons d'ores et déjà d'autres projets d'écriture en commun.

Comment se décline cette complémentarité ?

Pierre-Antoine Durand : Je trouve que la co-écriture est une bonne formule car le théâtre c'est essentiellement le dialogue et nous sommes déjà dans cet état. Au départ, Benjamin Bellecour est plus sensible au texte en ce qu'il va nourrir le comédien et moi je suis plus sensible au fond du texte. A deux nous avons trouvé un équilibre entre ces deux tendances au point qu'on ne sait plus qui est l'auteur réel du texte.

Concrètement c'est une écriture en solitaire que vous vous soumettez réciproquement ?

Pierre-Antoine Durand : Oui. On écrit chacun de notre côté et puis on se soumet notre premier jet et on change tout. On change à nouveau.

Dans le dossier presse, il est indiqué que l'idée de la pièce est née au cours d'une enquête que vous avez fait dans le milieu des entreprises de pompes funèbres. Voilà qui n'est pas banal.

Pierre-Antoine Durand : Benjamin Bellecour avait une commande d'Agate films pour réaliser un documentaire sur les métiers de la mort. Je l'ai accompagné dans différents endroits et je visionnais les rushs aussi. De cela se dégageait une certaine atmosphère et nous avons eu envie d'exploiter ce sujet.

Cela étant il ne s'agit pas vraiment d'une pièce sur la mort.

Pierre-Antoine Durand : Nous ne voulions pas initialement que ce soit une comédie mais très vite il est devenu évident que l'humour et le rire étaient les meilleurs moyens d'éviter de créer une ambiance trop sombre et trop noire. Et cependant le but n'était pas de faire uniquement une comédie car nous voulions aborder d'autres thèmes. Christian Pereira est très drôle en mort qui ressuscite et certains spectateurs ne voient que cela. Certains ne rentrent pas dans la pièce et sont sans doute décontenancés par le sujet. Mais la plus grande part du public rentre complètement dans ce mélange des genres.

Justement quels sont le ou les thèmes qui vous tenaient à cœur ?

Pierre-Antoine Durand : Le thème principal est celui des occasions manquées c'est-à-dire des choix de vie qui interviennent parfois d e manière très soudaine et qui auront de lourdes conséquences. Il y a aussi la seconde chance. Car Benjamin et moi avons choisi des métiers qui ne sont pas évidents et qui impliquent de tenter de choses au moins pour ne pas avoir de regrets. Toutefois nous ne souhaitions pas l'aborder par rapport aux métiers artistiques car il nous semblait que c'était une constante.

C'est Stephan Meldegg qui a signé la mise en scène. Comment avez-vous travaillé avec lui ? A-t-il eu carte blanche ou du fait que vous étiez des auteurs "vivants" avez-vous apporté votre "grain de sel" ?

Pierre-Antoine Durand : Nous avons assisté à des répétitions mais plus par curiosité et intérêt pour son travail que par susceptibilité d'auteur. Nous avons d'ailleurs beaucoup de choses à apprendre de lui. Nous avons parfois apporté des modifications de détail suite à ces répétitions mais nous lui avons laissé toute latitude pour la mise en scène. Par ailleurs, notre présence me paraît tout à fait légitime car il serait vraiment incongru de venir à la première sans rien connaître du spectacle.

Vous avez participé au choix des comédiens ?

Pierre-Antoine Durand : Benjamin Bellecour a suggéré le nom de Roland Marchisio car il avait tourné avec lui dans une série et Stephan Meldegg le connaissait sans avoir cependant travaillé ensemble. En revanche c'est Stephan Meldegg qui a proposé Christian Pereira dont il savait qu'il pourrait atténué le côté trop sombre du sujet.

Et les auteurs sont-ils satisfaits du résultat ?

Pierre-Antoine Durand : Oui. D'autant que le spectacle révèle plein d'aspects que nous n'avions pas forcément vus. C'est agréable de voir incarner son texte. Et on sait aussi que si la pièce est montée ensuite par quelqu'un d'autre, elle révèlerait autre chose sans doute.

Ni vous ni Benjamin Bellecour n'avez eu de velléités d'assurer la mise en scène ?

Pierre-Antoine Durand : Benjamin Bellecour a déjà fait des mises en scène mais nous ne sommes pas du tout convaincu du bien-fondé de l'entreprise, c'est-à-dire qu'un auteur mette en scène son propre texte. Le regard et les échanges avec un tiers qui va faire vivre votre texte nous paraissent primordiaux. Assurer les deux me paraît très dangereux. Ou alors il vaut vraiment être très doué.

Vous avez déjà d'autres projets d'écriture en commun disiez-vous ?

Pierre-Antoine Durand : Oui.

A quelle échéance ?

Pierre-Antoine Durand : C'est en cours mais nous ne savons pas quand cela sera achevé. De plus, en ce moment, nous sommes monopolisé par "Fermeture définitive" et en attente bien évidemment des réactions. Cette pièce est originale d'après nous et les retours que nous en avons le confirment. Donc nous ne voulons pas faire quelque chose de banal.

Et il faut aussi que vous surpreniez….

Pierre-Antoine Durand : Oui. C'est d'ailleurs notre point commun. Dans le cadre de cette co-écriture théâtrale, nous sommes mus par cette recherche. Et c'est bien lié à notre collaboration puisque par ailleurs, nous écrivons individuellement des choses très différentes. Le théâtre est forcément à un moment donné une œuvre collective et j'y suis d'autant plus sensible que j'écris également de musiques de scène qui participent à la création d'un spectacle.

Vous faites également partie de l'équipe de programmation du Ciné 13 Théâtre. Comment se définit la ligne "théâtrale" de ce théâtre ?

Pierre-Antoine Durand : Salomé Lelouch, qui dirige le théâtre, prend les décisions mais nous sommes une petit équipe qui faisons des propositions. Je suis le destinataire de toutes les pièces qui sont adressés au théâtre et je fais déjà un premier choix qui est un élagage. Je retiens donc un certain nombre de pièces qui entre dans la "ligne" théâtrale du Ciné 13 Théâtre si on peut dire mais ensuite parmi cette sélection il y a un second tri qui s'effectue par élimination de projets selon des paramètres purement techniques et financiers.

Il y a aussi la concurrence car la pièce eut avoir été proposée à d'autres théâtres. Ce théâtre veut toucher un large public en étant ouvert aux autres tout en étant aussi un lieu de création. Benjamin Bellecour et Salomé Lelouch ont à ce titre déjà mis en scène des spectacles. Il y a un équilibre à trouver entre les deux pour que ce lieu soit vivant et créatif.

Vous avez également aussi une forte composante de spectacles pour enfants.

Pierre-Antoine Durand : Effectivement. Et nous avons réussi dans ce registre à fidéliser un public qui revient régulièrement et notamment un public de quartier. Nous avons également recherché à avoir une cohérence dans la programmation. Cela est possible car c'est la même personne qui s'en occupe depuis plusieurs années. Nous aimerions vraiment parvenir à un résultat identique avec la programmation pour adultes. Benjamin Bellecour et moi avons intégré l'équipe depuis deux ans seulement.

Auparavant Salomé Lelouch et Arthur Jugnot s'en occupaient seuls et ce dernier avait un penchant pour le tout comédie qui s'est révélé incompatible avec la vision de Salomé. "Mastication" de Patrick Kermann monté par Pierre-Marie Carlier, qui a été programmé l'an dernier, est le style même de spectacle que l'on aime voir programmer ici. Nous avons également eu dans un registre totalement différent "La princesse d'Elide" qui a remporté un beau succès. Cette année nous misons notamment sur "La dame de chez Maxim" de Feydeau dans une mise en scène très originale et pétillante de Salomé Lelouch.

Malgré toutes vos occupations allez-vous au théâtre ?

Pierre-Antoine Durand : J'ai de nombreuses occasions d'aller au théâtre car je suis invité par des amis comédiens. Mais le danger est de n'aller voir que ces spectacles. Nous allons également voir des spectacles par "obligation professionnelle" ce qui nous permet d'étendre notre cercle d'intérêt.

Question inévitable pour finir : y a-t-il une pièce qui a suscité votre intérêt d'auteur qui aurait aimé l'avoir écrit ?

Pierre-Antoine Durand : Incontestablement "Mastication" dont le texte est de très grande qualité. J'ai assisté à de nombreuses représentations et à chaque fois j'en ai découvert des aspects nouveaux. J'ai beaucoup aimé aussi "Un hiver sous la table" de Roland Topor mis en scène par Zabou qui a été joué au Théâtre de l'Atelier dont, en général, j'apprécie beaucoup la programmation. C'est un modèle pour nous !

 

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La chronique de la pièce "Fermeture définitive"


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# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

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"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
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