Décidément, je ne sais pas si c'est l'automne qui veut cela mais tous les disques qui me passent actuellement entre les oreilles sont chargés de mélancolies, de douleurs, de douceurs et de chaleurs mêlés.
Cette semaine c'est To the Races de Eric Bachmann qui s'accroche étonnement à ma platine.
Bachmann revient avec cet album très acoustique et intimiste, bien loin de ses prestations au sein des défunts Archer of Loaf. La voix de Eric Bachmann est toujours aussi impressionnante et touchante et son jeu de guitare léger et subtil apportent indéniablement une élégance à ses compositions à première vue assez dépouillées et qui se révèlent pourtant au fil des écoutes plus complexes qu'elles n'y paraissent.
"Man O war" ouvre le disque avec la délicatesse d'un Red House Painter mais c'est la voix qui a la part belle ici, comme sur "Carrboro woman" lui aussi subtilement composé entre une voix très présente et un jeu de guitare à faire vomir un punk, assorti d'un joli passage d'harmonica doux comme un agneau de Pâques à vous tirer des larmes.
"Genie, genie" vient un peu casser cette douce mélancolie et si lui aussi est simplement construit autour d'une voix et d'une guitare est un véritable tube dont le tempo légèrement affolé est redoutablement efficace sur l'auditoire et sur lequel Bachmann fait preuve de toute sa maîtrise vocale et de son savoir faire de songwriter. Un vrai régal.
"To the races", qui donne son titre à l'album est une petite révolution sur les 10 chansons de ce disque puisqu'en plus d'être un instrumental, il introduit un violon tsigane en duo avec la guitare de Bachmann sur 2 petites minutes que l'on aurait aimé voir prolongées un peu avec par exemple l'arrivée de la voix.
"So long Savannah" ferme le disque de fort belle façon, toujours dans une grande élégance de jeu et un chant un peu retenu doucement soutenu par un chœur et quelques notes de piano.
To the races est un album faussement austère. Il sait se garder des simples curieux et s'ouvrir aux plus patients qui sauront apprécier ses subtilités et sa richesse. Choisissez votre camp ! |