Comédie de Jérôme Kilty, texte français de Jean Cocteau, mise en scène d'Anne Bourgeois avec Léna Grinda et Patrick Préjean.
Quand un auteur irlandais inspiré, grippe-sous et ascète, rencontre une comédienne anglaise au sommet de sa gloire et de sa renommée, extravertie et mondaine ça fait des étincelles.
Des étincelles d'humour, d'esprit d'ironie et de dérision mais aussi une complicité artistique certaine, une admiration réciproque et une amitié indéfectible qui durera pendant plus de 40 ans, jusqu'à l'extinction des feux. Et un amour rare qui affleure toujours derrière ce "combat de deux grands fauves asexués" comme l'écrit Stella Campbell à George Bernard Show.
Car c'est d'eux dont il s'agit. Jérôme Kilty a tiré de cette correspondance le meilleur pour en faire une pièce drôle et émouvante que l'adaptation de Jean Cocteau colore d'une élégance "à la française" à nulle autre pareille.
Anne Bourgeois, qui a signé la mise en scène de ce qu'elle considère comme "un hommage au genre humain, que le théâtre pimente et réinvente, à mesure que les personnages s'écrivent", laisse aux deux comédiens, Patrick Préjean, un Shaw magnifique qui bataille dur face à Léna Grinda, impériale, le soin de tisser cette passionnante intrigue amoureuse.
Un très bon moment de théâtre de surcroît dans le décor tout à fait approprié que forment les boiseries du très beau théâtre Le Ranelagh. |