Théâtre musical de Patrick Laviosa, texte de Christian Siméon, mise en scène de Jean-Luc Revol, avec Denis D'Arcangelo, Sinan Bertrand, Alexandre Bonstein et Jérôme Pradon.
Comme avertit le maître de cérémonie de la soirée en s'adressant au public dès le lever de rideau : "Attention, rentrez chez vous !" car risque d'addiction. Et il dit vrai ! Le spectacle musical écrit par Patrick Laviosa et Christian Siméon est une parfaite réussite, un modèle du genre qui n'est pas sans rappeler la démesure et la pertinence d'Almodovar.
Présenté comme "Mélo musical gay, impertinent et joyeux", "Le cabaret des hommes perdus" tient ses promesses et davantage puisqu’il se révèle être un spectacle total, théâtre, danse, musique, chansons, qui aborde avec intelligence, humanité et humour une thématique délicate, celle du sexe et plus précisément du commerce du sexe gay dans tous ses états, le tout orchestré par Jean-Luc Revol à la direction d'acteurs..
C'est plutôt kitsch plein de paillettes, de rires et de dérision et cependant bien loin d'être dépourvu de sens ni d'intelligence pour retracer la vie fulgurante, grandeur et dédadence, de Dickie Teyer, version homosexuelle de Dirk Diggler du film "Boogie Nights" de Paul Thomas Anderson.
A la fois drôle et mélodramatique, hyper réaliste et fantaisiste, léger et grave, lucide et humaniste, cette alchimie des contraires nécessitait des comédiens-chanteurs hors du commun. Et les perles rares existent !
Sur scène des comédiens-chanteurs étonnants - Denis D'Arcangelo époustouflant en maître de cérémonie, tour à tour Méphisto, diva, réalisatrice de films X, Sinan Bertrand brillant en drag queen bétasse au grand cœur, Alexandre Bonstein étonnant en candide brinqueballé par le destin et Jérôme Pradon parfait en gros dur tatoué au cœur tendre - font preuve d’un talent, d’une énergie et d’une présence remarquables.
Un spectacle à ne pas rater. |