Bohême chic, papa-maman dans le ciné et le grand frère aussi, Adrienne Pauly est tombée dedans toute petite. Ses amis d’enfance ne sont pas des inconnus (Adanowsky, Yarol Poupaud, Nicolas Ulman). Voilà pour le côté people et jeunesse dorée.
Un physique atypique, un peu suranné et intemporel, une beauté rebelle et surtout un charme incontestable, alors, elle a fait comédienne. Elle fait chanteuse aujourd’hui et sort un premier album éponyme plutôt réussi qui se démarque nettement de la production actuelle et fait penser à un Babx féminin, lui aussi chez Warner d’ailleurs.
Bien entourée au niveau musical, les précités et -M-, Michaël Garçon (AS Dragon) et Albin de la Simone entre autres lui concoctent des orchestrations qui swinguent juste ce qu’il faut et des rythmes lancinants qui portent sa scansion atypique pour mettre en musique son univers, un univers très personnel en noir et blanc et sa voix un brin rauque, de ce rauque sensuel exhalé de chanteuse réaliste de l'entre deux guerres.
Une écriture très personnelle aussi, une adéquation très moderne entre les sonorités et le sens. Les textes sont drôles et graves, tendres et brisés, décalés et tranchants pour faire la peau aux idées noires ("Méchant cafard") et rêver sa vie dans son "cinéma permanent, le vrai grand ciné qui ment", la vie où elle sera deux ("C'est quand", "J’veux un mec", "Chut").
Dès le premier titre "Pourquoi" la magie opère et l’addiction pour cette fille vousguette ("Parce que je suis la reine d’Angleterre qui attend son prince charmant parce que je suis la reine si je veux et si tu l’vois pas c’est vraiment que t’as d’la merde dans les yeux"). Et elle ne vous lâchera pas.
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