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Interview  (Paris)  21 novembre 2006

Bernard Menez revient sur scène en cette fin d’année 2006 au Sudden Théâtre avec "J’espérons que je m’en sortira", une pièce adaptée d’un roman de Marcello d’Orta, dans lequel il est seul sur scène et joue plusieurs personnages et qui se trouve être en adéquation avec les valeurs qu’il défend.

Avec gentillesse et amabilité, il nous a accordé une interview pour évoquer cette rentrée théâtrale mais également ses autres activités de citoyen.

Quelle est la genèse de ce spectacle ?

Bernard Menez : Je suis administrateur à l'ADAMI et à ce titre je suis envoyé depuis plusieurs années au Festival d'Avignon. De ce fait, je vois un grand nombre de spectacles, 4 par jour en moyenne, et en 2002 j'ai vu "J'espérons que je m'en sortira" parce que son affiche de l'enfant avec son bonnet d'âne, qui est d'ailleurs celle que j'ai reprise pour le spectacle à Paris, m'a interpellé au milieu de la foison d'affiches et de spectacles.

J'y suis allé et j’ai été étonné par 2 choses : un public nombreux alors que Gérard Volat n'est pas connu et le spectacle fonctionne d'autant qu'à la sortie les spectateurs ont le sourire et n’ont pas l'impression d'avoir perdu leur temps, cette impression que l'on a quand on a entendu des choses intéressantes tout en étant distrait car ce spectacle reste un divertissement.

Donc à la sortie je suis allé vers Gérard Volat et lui ai fait part de mes compliments sur ce spectacle en lui disant que j'aimerai bien le jouer sur Paris. Il m'a répondu par la négative parce qu'il venait de démarrer ce spectacle qui constituait son gagne pain et qu’il voulait continuer de l'exploiter et de le faire tourner. J'ai donc attendu 3 ans et demi car il est revenu au Festival d’Avignon plusieurs fois de suite avec ce spectacle et continuait à avoir du succès.

Il ne l'avait jamais joué à Paris ?

Bernard Menez : Non. Il a beaucoup fait tourner ce spectacle notamment dans la région Rhône Alpes car il est originaire de Chambéry. Ce spectacle peut encore tourner car il touche tous les publics et également les scolaires. D'ailleurs la première fois que je l'ai joué c'était à Saint Etienne en septembre devant 3 classes qui avaient plutôt envie de bouger et de bavarder que de regarder le spectacle mais pendant le moments d'émotion ils se taisaient. L'interactivité est plus violente qu'avec les adultes mais c'est intéressant. Donc j'ai rappelé plusieurs fois Gérard Volat qui en fin de compte a accepté que je le reprenne puisqu'au dernier Festival d’Avignon il présentait un deuxième spectacle adapté d’un roman Dieu rase gratis du même auteur.

Il s'agit d'un spectacle singulier et atypique puisque ce n'est pas une pièce au sens classique du terme mais des fragments d'un livre lui-même composé de rédactions d'écoliers et il y a un parti pris de mise en scène qui consiste notamment en une grande interactivité avec le public.

Bernard Menez : Effectivement. Le spectacle d'origine était basé sur ce principe et comme j'ai demandé à Gérard Volat d'en assurer la mise en scène celle-ci est reprise à l'identique. L'interactivité est même écrite au sens que les interventions avec le public sont prévues. Cela étant il y a néanmoins tenir compte des réactions du public qui diffèrent chaque soir. Ainsi par exemple, il y a quelques jours, j'ai mis une spectatrice au piquet. C'était une jeune femme assise au premier rang qui rigolait facilement et quand elle a rit en plein milieu de la poésie je l'ai interpellé et mis au piquet pendant toute la durée de la poésie.

Cela rencontre un grand succès dans le public qui a envie de se retrouver sur la scène et être associé au spectacle.

Bernard Menez : Il est également prévu que je distribue un bon point mais il m'arrive de le reprendre si la personne ne répond pas à la question suivante. Mais cela reste très écrit.

Tout est cependant très fluide et ressemble presque à de l'improvisation.

Bernard Menez : Je tiens à rester très naturel et notamment dans le rôle de l'instituteur. Et comme j'ai été instituteur j'essaye d'incarner l'instituteur comme je l'ai vécu. Je pense y arriver assez bien. En revanche, je compose quand je joue le rôle d'un élève car bien sûr je n'ai plus l'âge de celui-ci.

Il s'agit d'ailleurs d'une autre caractéristique de ce spectacle car vous êtes seul en scène mais vous jouez le rôle de l'instituteur et des élèves mais aussi du maître de jeu qui fait interagir tout ce petit monde et le public. Il s'agit donc également d'un exercice que l'on voit peu sur scène.

Bernard Menez : Il faut préciser que je ne voulais pas faire un one man show. Il fait également rappeler ce qu'est la structure du spectacle. Marcello d’Orta était un instituteur dans les années 80 dans la banlieue de Naples et a compilé des rédactions de ses élèves pour en faire un livre qui a été un best-seller en Italie avec une vente de 2 millions d’exemplaires. Le spectacle résulte de la compilation d'une vingtaine de ces rédactions avec une trame et dans ces écrits d'élèves on aborde de sujets d'adultes vus par des enfants.

Ce qui me plait beaucoup c'est qu'à travers un langage maladroit les enfants abordent des sujets qui restent d’actualité de manière drolatique et disent leurs quatre vérités sur la drogue par exemple. Ils vont droit au fait. Et il y a également des moments d'émotion comme la maman dont il est parlé avec beaucoup de pudeur. Les textes rappellent certaines valeurs fondamentales qui sont un peu perdues de vue par nos sociétés. Cela donne des repères qui ne sont pas des repères politiques droite-gauche et cela me convient.

Vous jouez actuellement au Sudden Théâtre qui est un théâtre qui peut accueillir jusqu'à 200 personnes.

Bernard Menez : Oui mais il est un peu excentré. Nous comptons donc beaucoup sur le bouche à oreille. J'aimerai jouer ce spectacle assez longtemps car quand quelque chose me plait j'aime bien le jouer longtemps. Et surtout quand le public apprécie. Et puis j'espère pouvoir le jouer ensuite en province en 2007-2008. Et ce qui m'intéresse également c'est l'interpellation. En plus nous sommes dans une année électorale et "J'espère que je m'en sortira" est sans doute une antienne que se répètent beaucoup des candidats potentiels à l'élection présidentielle ou aux élections législatives. Quand je lis les propos et les promesses des politiques je me dis qu'ils devraient venir voir le spectacle. Cela pourrait leur remettre un tout petit peu les idées en place.

Le fait d'avoir un nom connu aide-t-il à la promotion du spectacle ?

Bernard Menez : Nous avons subi quelques retards techniques pour commencer très tôt la promotion. J'ai également été absent pour un périple en aérien humanitaire en Afrique Centrale début octobre. Et puis je ne pousse pas à mettre mon nom en avant parce que je trouve que c'e qui importe est le fond et le contenu. Je laisse donc faire.

La programmation théorique au Sudden Théâtre va jusqu'à fin 2006. Y a-t-il une possibilité de prolongation et avez-vous d’ores et déjà d’autres projets ?

Bernard Menez : Oui. Mes autres activités sont permanentes mais ne sont pas des activités de comédien. Je suis président de l’association "Les polymusclés" qui réunit des artistes, des journalistes et des anciens sportifs de haut niveau, association dont la finalité est d e venir en aide aux associations à qui nous reversons les bénéfices de matchs de gala que nous organisons.

Ensuite, je siège au conseil d’administration de l’ADAMI pour les artistes interprètes qui s’occupe de la défense des droits de ces artistes et a un comité de suivi à l’Assemblée Nationale pour le problème du statut des intermittents qui à mon avis est à nouveau très mal réglé. Avec un groupe apolitique de parlementaires nous avions présenté une proposition de loi très raisonnable et tout à fait acceptable à mon avis pour les deux parties qui n’a pas été retenue au profit d’un accord proche de celui de 2003 qui est une vraie catastrophe.

Pour le moment, ils ne veulent rien savoir et cela est lamentable et très énervant car il y a une varie méconnaissance des problèmes par les gens chargés de les solutionner. Il se peut d’ailleurs que je me présente aux législatives l’année prochaine. Cela me prendra un peu de temps mais en même temps cela se trouve être en adéquation avec mon spectacle au niveau des valeurs défendues.

Au début de cet entretien vous évoquiez votre présence à Avignon et les spectacles que vous y voyiez. Allez-vous souvent voir les autres ?

Bernard Menez : Oui. J’aime voir le travail des autres et l’évolution du métier. Par exemple j’aime beaucoup le spectacle de Macadam Tap qui se joue avant moi au Sudden Théâtre. J’ai bien aimé aussi Vive bouchon au Théâtre Michel. Mais j’y suis moins allé récemment du fait de actuellement mon spectacle et mon périple aérien.

Parlez nous un peu de celui-ci.

Bernard Menez : Je suis pilote privé depuis 1980 et à ce titre j’ai été contacté par Action Solidarité Internationale pour un voyage à but humanitaire en Afrique noire. Il s’agit d’un organisme très sérieux dans leur action humanitaire depuis 18 ans.

J’ai accepté parce que ce qu’il proposait au plan technique pour ce périple aérien était également très sérieux. Les pilotes paient eux-mêmes leur voyage, pour moi cela s’est élevé à 4 000 €, et chaque avion dans lequel il y a plusieurs pilotes verse également un don (2 000 € par pilote). Grâce à ce financement par de particuliers, Action Solidarité Internationale obtient de la part de Bruxelles deux fois plus pour mener son action.

Ce voyage s’est fait par étapes et nous avons pu constater qu’à chacune de ces étapes dans des lieux où des actions avaient été menées dans différents domaines, aussi bien la scolarisation que la culture ou l’économie, les populations locales se sont déplacées, et parfois de loin, pour venir nous accueillir.

Nous prenons conscience du fait qu’ils vivent avec peu de moyens et avec une espérance de vie courte, de l’ordre de 45 ans. Les pays riches feraient bien de se poser des questions sur leur mode de vie. L’écart entre les pays riches et les pays pauvres s’accroît et cela est patent et connu. Bon là je vais aborder des sujets politiques et cela n’est peut être pas nécessaire tout de suite…

 

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La chronique du spectacle "J'espérons que je m'en sortira"

En savoir plus :

Le site officiel de Bernard Menez


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