Bonne année que 2006 pour Karine Kadi qui mène sa carrière de comédienne tambour battant avec une triple actualité : un one woman show décapant "Téléstory" à l'Antre Acte entre autres, une comédie de boulevard avec "13 à table" de Marc-Gilbert Sauvajon et une comédie dramatique "Les bonnes" de Jean Genet au Théâtre Espace Marais..
Petit tour d'horizon avec une comédienne heureuse de vivre et de faire ce métier.
Que s'est-il passé depuis la dernière fois où nous sommes rencontrées pour "Régime sensuel" que vous avez joué au Triomphe en janvier 2005 ?
Karine Kadi : Pendant que je jouais "Régime sensuel", j'avais déjà dans mon escarcelle mon one woman show "Téléstory" mais je le jouais de manière très ponctuelle. Ce spectacle a explosé depuis janvier 2006 puisque je joue très régulièrement dans le cabaret "La main au panier".
Avec ce spectacle j'ai également fait les Deux ânes des festivals dont "Les rigolomanies de Belfort" qui est une grande scène qui attire plus de 1 000 personnes. Ce spectacle a tout de suite fonctionné.
Ce one woman show a été co-écrit avec votre partenaire à la scène comme à la ville, Emmanuel Pallas. Pourquoi avoir choisi la thématique de la petite lucarne et comment se passe cette écriture à 4 mains ?
Karine Kadi : Emmanuel Pallas m'avait souvent proposé de collaborer à l'écriture pour un spectacle solo. Dès le départ je ne voulais pas faire un one woman shows différemment, non derrière un personnage mais moi directement. Ce qui a d'ailleurs suscité au début de belles frayeurs mais j'avais envie de parler aux gens et d'être le plus possible près du public. La télévision nous a paru un bon sujet, un sujet porteur. Certes il a souvent été utilisé par les comiques mais sous forme parodique et de façon très réussie comme les Nuls par exemple.
Donc nous avons plutôt fustigé certaines émissions et égratignés certaines personnes qui sévissent à la télévision. Ma participation, qui s'accroît au fil du temps se porte souvent sur les idées, et il l'accepte davantage maintenant, mais il est vrai que l'on reconnaît bien son style d'humour dans l'écriture. Alors parfois j'ai de fausses bonnes idées et je reconnais qu'au bout de 20 secondes le sujet est épuisé donc on oublie.
Je suppose que ce spectacle est évolutif en raison des réactions du public mais aussi de l'actualité télévisée ?
Karine Kadi : Oui, exactement.
Donc "Téléstory" c'est du sur mesure pour Karine Kadi. Mais nous retrouvons aussi la comédienne Karine Kadi dans les textes des autres puisque vous êtes à l'affiche de deux pièces qui se jouent à l4espoace marais "Les bonnes" de Jean Genet et "13 à table" de Marc-Gilbert Sauvajon.
Karine Kadi : J'ai rencontré Michel Bouthier, qui est le metteur en scène de ces deux pièces, il y a presque 3 ans lors d'auditions pour la pièce qu'il montait à l'époque qui était "Huis clos" de Jean-Paul Sartre. J'étais finaliste mais pas "sauvée par le public" selon une méthode un peu à l'américaine. Et il m'a donc re-contactée l'année dernière pour me proposer de reprendre le rôle de Madame dans "Les bonnes".
"Les bonnes" de Jean Genet n'est pas une pièce facile et par ailleurs vous jouez dans une comédie de boulevard. Donc une palette assez large. Comment cela se passe pour jouer 3 spectacles aussi différents dans la semaine en précisant que certains soirs vous enchaînez "Les bonnes" et "13 à table"?
Karine Kadi : C'est une manière de travailler formidable justement que de passer ainsi dans des univers très différents. Pour moi, chacune entre dans une case spécifique et il n'y a pas d'interconnexion entre elles. Et puis j'ai commencé par 2. Et je ne peux pas vraiment réponde à votre question parce que le mécanisme qui fait que je passe ainsi d'un rôle à l'autre reste assez mystérieux pour moi-même. Alors il est vrai que passer du one woman show à la comédie de boulevard semble plus évident. Mais le personnage de Madame que je joue dans "Les bonnes" est un personnage extravagant avec une dimension hors du commun et je lui trouve des points communs avec le personnage de la sudaméricaine enflammée qu'est Consuela Dolorès dans "13 à table" même si cette dernière est moins fragile que Madame.
"Téléstory" est donc un spectacle que vous jouez en permanence et les deux pièces ?
Karine Kadi : Elles sont programmées au moins jusqu'en juillet 2007.
Des projets ?
Karine Kadi : J'ai un projet de vignettes télé avec une comédienne, Chantal Baroin qui était ma partenaire dans "Régime sensuel" et un auteur Sébastien Heurtel dont la prose qui œuvre dans le registre de l'absurde est à hurler de rire. Il a ainsi écrit une pièce à deux personnages, un médecin et une infirmière qui torture un malade qui ne l'est pas vraiment, mais de par sa structure elle est très difficile à monter au théâtre parce que constituée de scénettes très courtes et nous sommes donc partis sur l'idée de retenir ce format très court qui est très prisé en ce moment par la télévision. Nous travaillons donc sur 4-5 vignettes que nous allons tourner avec la participation de quelques comiques connus pour en faire de pilotes que nous proposerons aux chaînes télé.
Et puis j'ai un énorme projet avec Emmanuel Pallas qui est la création d'une salle de spectacle sur Paris dédiée à la comédie et au café-théâtre de qualité avec de bons textes.
A quelle échéance ?
Karine Kadi : Vraisemblablement septembre 2007.
Et bien voilà un nouveau rendez-vous de fixé ! |