Dans la lecture des "Jeunes filles", la jeune jolie bécasse qu’est Solange Dandillot a mené l’enquête sur la vraie nature de l’homme à femmes qu’est l’écrivain Costals.
Dans "Pitié pour les femmes", elle passe, si l’on peut dire, aux travaux pratiques et devient une maîtresse certes docile mais qui pense déjà au mariage.
Karine Laleu incarne à ravir Solange Dandillot dont la langueur passive n’est pas exempte d’une farouche détermination puisqu’elle parvient à présenter Costals à ses parents et notamment à la sa mère (Nicole Gros truculente).
Libertin cynique, don juan vaniteux, mâle jamais assouvi, homme profondément pathétique, Costals, dont Idriss a endossé la veste d’intérieur comme la personnalité avec un réalisme époustouflant, se révèle comme il est, souvent odieux toujours monstrueux ("Un écrivain digne de ce nom est toujours un monstre."). Et voilà bien la seule chose qu’on ne peut lui reprocher. Il ne dissimule ni son mépris des femmes ni l’humanisme de pitié qui le fait agir.
Et pourtant, il est doté d’un certain charisme qui balaie toutes les velleités de rupture. "Pour la première fois, je vous dis : inutile de me répondre. Vous me blesseriez à coup sûr, avec votre génie des phrases sadiques." écrit Andrée Hacquebaut (Soizic Fonjallaz touchante dans ses élans fougueux). Elle ne cessera de lui écrire et de l’aimer comme toutes les autres, jusqu’à la folie pour Thérèse Pantevin toutes celles dont l’indispensable admiration nourrit sa suffisance et son œuvre. |