A peine un an et demie après leur album s/t reviennent les forts sympathiques The Magic Numbers.
Avec leur premier essai, le groupe s’était attiré la sympathie de tous les médias et apparaissait comme un vent de fraîcheur sur un rock trop sérieux et peu enclin à une positive mélodique attitude. Aujourd’hui ils veulent transformer l’essai avec Those the brokes.
Ayant emprunté une porte spatio-temporelle, ces derniers nous viennent tout droit d’une époque à cheval entre les sixties et les seventies, lorsque la musique était encore porteuse d’espoir et pleine d’optimisme. Ayant oublié, au passage, de s’acheter une nouvelle garde robe et des rasoirs, les deux fratries qui composent le groupe ont gardé leur look d’antan ressemblant à des hippies manifestant contre la guerre.
D’ailleurs les similitudes ne s’arrêtent pas à leur apparence. Des mélodies vocales, non sans rappeler les Mama’s et Papa’s, foisonnent tout au long des 13 morceaux qui composent cet album. Mélodies en background, entrelacement, les voix s’ajoutent, se superposent et se répondent.
Romeo Stodart y partage le chant avec sa sœur Michele et la multi-instrumentaliste Angela Gannon (elle-même sœur du batteur Sean, vous me suivez jusque là ?). Enfin bref, une histoire de famille. Roméo délaisse même le lead aux sisters sur "Take me or leave me" ou "Undecided", légèrement teinté soul.
Ce côté très sixties, très côte Ouest (Love power, flower, …. number) semble finalement assez actuel puisque si ce groupe est une affaire de famille alors les Polyphonic Spree ou Devendra Banhart pourraient compter comme cousins. Et indéniablement tous ceux-là savent y faire pour nousaccrocher à leurs mélodies.
Côté guests, Robert Kirby (illustre arrangeur de Nick Drake) a participé aux arrangements, notamment sur "Boy". On y reconnaît la patte du maître. Mais The Magic Numbers n’est pas Nick Drake et même si le résultat est louable, cela sonne un peu comme du Chicago (le groupe, pas la ville) avec un côté légèrement too-much dérangeant.
On sent le groupe plus affûté musicalement, ce qui ne les empêche pas de toujours prodiguer leurs mélodies sautillantes et inlassablement rafraîchissantes. Mais le manque d’aspérités peut lasser et la moitié des chansons, qui dépassent sans remords les 5 minutes, auraient gagné à être plus condensées afin de garder toute leur efficacité.
Reste l’interrogation légitime et au combien essentielle quant au nom du groupe. Plusieurs hypothèses s’affrontent sur le web : Les Magic Numbers seraient-ils fans de numérologie ? Quelques éléments troublants sont en effet de mise : leur nom comporte 15 lettres, or 1+5=6 ce qui symbolise l’amour, la naïveté (si, si je vous assure !). Ce qui est plutôt cohérent !
Mysticisme ? Derrière cette apparente insouciance, le groupe essaierait il de brouiller les pistes ? Faut-il rechercher des messages subliminaux dans les chansons ou bien passer le disque à l’envers (ce qui est moins facile depuis que le laser a remplacé le vinyl !) pour s’entendre dire que Paul est de nouveau mort ?
Mais tout cela ne reste que conjonctures. Eléments mystiques, ou numérologie les mystères demeurent bien gardés. Reste, et c’est le principal, une pop mélodique, accrocheuse et ensoleillée. De la musique pas faite pour réfléchir, juste à écouter, profiter, regarder le ciel bleu et compter les pétales des marguerites.
Un peu de douceur, de naïveté et d’optimisme, bordel ! |