Comédie dramatique de Stéphanie Marchais mise en scène de Benoït Lahoz, avec Victoria Saez, Marc Prin et Michel Trillot.
Dans une ville emmurée qui pourrait être Berlin, Hanz Schwab, boucher de père en fils, et sa femme Ute Schwab rêve d'un enfant. Mais cet enfant souhaité est un tyran fasciste qui refuse naître, préférant jouer aux échecs en solitaire cloîtré dans sa chambre mentale, et pourrir la vie de ses parents. Mais cet enfant existe-t-il vraiment ? Et ce mur ?
La pièce de Stéphanie Marchais est d'une complexité évidente et d'une grande richesse. Son écriture organique à la fois lyrique, charnelle et poétique trace une fable onirique d'amour et de mort, dans laquelle métaphores et paraboles fourmillent, aborde une multiplicité de thèmes et en propose différentes lectures et niveaux de lectures.
De la métaphore du mur, ici mur de Berlin, mais murs d'ici ou d'ailleurs, et surtout du mur intérieur érigé par soi-même, par l'incompréhension, par les autres et par delà, la solitude inhérente à l'essence même de l'homme, la quête d'identité individuelle et au sein de l'Histoire à la parabole de la famille microcosme de l'Humanité, pour montrer l'homme à l'homme dans ses fragilités, sa recherche du bonheur et sa quête de sens.
La mise en scène de Benoît Lahoz, à la fois très nerveuse et pensée, permet aux trois comédiens de ce huis clos Victoria Saez, Marc Prin et Michel Trillot une incarnation remarquable.
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