En 1988, Patrick Blanc, botaniste spécialiste de la flore dans les
sous-bois tropicaux et chercheur au CNRS, l’homme aux cheveux verts qui a inventé le Mur végétal, réintroduit de manière innovante le végétal dans l’espace urbain.
Depuis sa première installation au Musée des Sciences et des techniques de la Villette et les murs fleuris réalisés pour le Festival des jardins de Chaumont-sur-Loire en 1994, qui lui ont apporté une notoriété certaine, un vent de folie verte souffle sur la planète et les tableaux végétaux déferlent dans les villes de France et de Navarre.
Villes, musées, établissements publics et commerciaux, particuliers en raffolent et Patrick Blanc a même créé une robe végétale pour le défilé 2002 de Jean Paul Gaultier.
Invité par la Fondation EDF a investir l’Espace EDF Electra, il présente quelques aspects de ses recherches, qu’il a consigné dans deux ouvrages, "Etre plante à l'ombre des forêts tropicales" et "Le bonheur d’être plante", concernant les facultés d’adaptation des plantes aux milieux extrêmes notamment dans les milieux à faibles niveaux de ressources disponibles qui, contrairement à ce que l’on pourrait penser ne conduit pas à la pénurie mais à une explosion de la biodiversité.
Cela donne une très belle et singulière exposition de "Folies végétales", composées de six installations créant des écosystèmes artificiels réalisés avec le designer Alexis Tricoire et une galerie de spectaculaires photographies prises par Patrick Blanc lui même, qui remporte un beau succès.
L’épais porche végétal qui surplombe l’entrée de l’exposition accueille le visiteur dans une grotte en clair obscur dans laquelle se déroule métaphoriquement une merveilleuse symphonie végétale.
L’orgue du plafond végétal
L'exposition commence par une nouvelle création de Patrick Blanc qui invente le jardin qui descend du ciel à l'image de ceux qui habitent les grottes tropicales.
En effet, le plafond du porche est constitué d’une juxtaposition de tubes dans lesquels des plantes s'enracinent pour se déverser ensuite en stalactites luxuriantes dont il semble percevoir le bruissement.
Les clochettes des bulles aux bégonias
Dans des bulles légères et suspendues, cosmogonie de petites planètes fleuries, vivent des bégonias de Malaisie qui présente une iridescence bleue lorsque l’axe de l’oeil et de la lumière est perpendiculaire à la surface de la feuille.
Les flûtes aux rhéophytes
De gros tubes transparents en Plexiglas recréent en circuit fermé les ruisseaux à courant vif des zones tropicales et comportent des galets permettant l'enracinement de plantes particulièrement résistantes qui vivent en permanence en milieu aquatique.
Les vallées des hautbois et des bassons
Les vallées des hautes et des basses énergies ont été conçues comme deux espaces jumeaux puis soumis à des conditions lumineuses symétriques simulant une lisière et un sous bois.
Et contrairement à ce que l'on pourrait penser c'est le sous bois qui garantit le mieux la biodiversité
Le xylophone des cryptiques
Le tapis des cryptiques illustre une autre facette de l'adaptabilité des plantes caméléons, timides et discrètes qui se fondent dans leur environnement.
Les tambours d'Along
Dans la quasi obscurité, émergent de l'eau calme et énigmatique et des vapeurs laiteuses, des pitons verts recouverts de nombreuses plantes herbacées et arbustives qui symbolisent en miniature la 8ème merveille du monde, la baie d'Along.
De ce parcours se dégage une belle sérénité. Parce que Patrick Blanc est l'homme qui entend parler les plantes qui savent lui transmettre leurs secrets.
Et pour que cet amour de la nature ne soit pas qu'esthétique une vraie sensibilisation à la grande contemporanéité des préoccupations écologiques |