Comédie dramatique écrite et mise en scène par Jean-Louis Jeener avec Anne Coutureau et Jean Tom.
Isabelle et Vincent se sont aimés. Puis ils se sont séparés. Isabelle, qui a décidé d’intégrer le clergé régulier, veut revoir Vincent une dernière fois en ultime adieu à sa vie de femme dans le monde. Face aux réactions très violentes de ce dernier qui veut la faire renoncer, elle tente de lui expliquer les raisons de son choix et la mission des sœurs recluses.
Jean-Luc Jeener est un homme de foi et un auteur de théâtre chrétien. Rien d’étonnant dès lors à ce qu’il consacre une pièce au mystère de la foi et à la vocation religieuse dans ce qu'il a de plus exigeant quand il implique de se consacrer uniquement à la prière et à la vie contemplative, dans le monde d’aujourd’hui où la spiritualité, souvent associée voir assimilée au mysticisme, est confrontée au scepticisme, au matérialisme et à l’individualisme ambiants.
Et il est évident que l’intelligence et la profondeur de son analyse, notamment du ravissement dans lequel se trouve celui qui cherche Dieu, sont particulièrement troublantes pour le commun des mortels même croyant et la confrontation avec l’argumentaire polymorphe de celui qui reste dans le champ de la raison "humaine" démontre qu’il s’agit de deux mondes parallèles.
La clôture est une pièce très dense qui se présente sous forme d’une controverse philosophique et didactique, même si elle a pour toile de fond une personnalisation réaliste, qui n’est pas d’un abord facile.
Cela étant, l'incarnation lumineuse d'Anne Coutureau emporterait la conversion d’un athée irréductible face à Jean Tom, très terrien, qui explore avec une belle sensibilité tous les registres de la controverse, de la colère à la supplique. |