Comédie de Rémi De Vos, mise en scène d'Eric Vignier avec Catherine Jacob,
Micha Lescot et Claude Perron.
Rémi De Vos est présenté comme un "auteur contemporain comique", le "Feydeau du 21ème siècle" et "Jusqu’à ce que la mort nous sépare", comme une comédie burlesque.
L’intrigue est banale : un fils unique élevé dans un cocon revient au domicile maternel à l’occasion de la crémation de sa grand-mère. Il y retrouve le même univers vampirisant, une mère possessive et un amour de jeunesse déterminé à convoler en justes noces, qui va l’engloutir suite au malencontreux bris de l’urne funéraire qu’il tente de dissimuler.
L’écriture de Rémi De Vos est essentiellement basée sur l’utilisation des outils du théâtre de l’absurde tels l’absence de logique, la répétition, les occurrences décalées. Mais n’est pas Ionesco qui veut. Et ici le procédé est trop connoté et le mécanisme tourne à vide.
La mise en scène d’Eric Vignier, hybride entre comédie de boulevard et café-théâtre, ne parvient pas à faire décoller ce trio infernal qui arpente la très grande scène frontale de la salle Renaud-Barrault dans un décor pop minimaliste.
Catherine Jacob fait du Catherine Jacob. A saluer toutefois la performance que constitue le franchissement répétitif des marches perchée sur de vertigineux talons. A ses côtés, Anne Perron est une jeune comédienne consciencieuse.
La bonne surprise et l’intérêt du spectacle reposent sur la prestation de Micha Lescot avec sa gestique désarticulée accentuée par une longiligne silhouette noire et son jeu loufoque et complètement maîtrisé d'une fluidité qui confine à la consubstantionnalité. Du talent incontestablement. |