Deuxième roman de Fred Vargas, mais le premier de la saga adamsberguienne, "L'homme aux cercles bleus", marque l'entrée en piste de Jean-Baptiste Adamsberg, commissaire atypique aux méthodes singulières, un des héros vargassiens récurrents, en provenance directe de ses Pyrénées natales, son arrivée à Paris, seule ville qu’il pouvait aimer dit-il, et sa rencontre avec celui qui deviendra son double et son fidèle adjoint, Danglard, l’homme aux fesses molles et au coude sempiternellement levé, figure du père au sens propre, avec ses doubles jumeaux et son petit bâtard, comme au sens figuré.
Adamsberg a 45 ans, il s’habille n’importe comment, mange n’importe quoi, passe une grande partie de son court temps de présence au bureau en stand by mental et pratique la marche manifeste le reste de la journée. Et ce cheminement sans fin du héros est aussi celui de l’auteur dont il est le double.
A peine installé, le voilà interpellé par un fait divers étrange dans lequel il croit déceler les signes avant coureurs du mal, des cercles de craie bleue sur les trottoirs entourant des objets divers dessinés par un maniaque apparemment inoffensif.
Et puis, un jour, cet objet est une femme assassinée. Cela commence comme un thriller pour finir en un petit crime crapuleux avec une intrigue simplissime, un mécanisme du suspense à double détente, des dialogues ahurissants, des digressions enivrantes.
Et une tribu de personnages borderline dont un zoologue aux yeux rouge blanc et noir devenu aveugle lors d’une dissection, un byzantiniste crapoteux, une vieille musaraigne stakhanoviste de la petite annonce matrimoniale et une océanographe qui prend en filature les passants. Et puis la petite chérie Camille…
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