Tout près du Centre Pompidou, au fond de l’impasse Berthaud, en passant par une terrasse arborée se niche, loin du bruit et de la fureur parisienne, le charmant Musée de la Poupée.
Dans un espace exigu exploité jusqu’à ses moindres recoins, de petites vitrines offrent aux jeunes comme aux moins jeunes l’occasion s'immerger dans le monde fantastique des poupées.

Parallèlement à l’exposition permanente, qui présente plus de 500 poupées de 1800 à 2000 sous forme de scénes de la vie d'antan, le Musée de la Poupée propose des expositions temporaires thématiques et jusqu’au 18 mars 2007, celle intitulée "Quel spectacle !", est dédiée aux poupées et jouets d’hier et d’aujourd’hui se rapportant à l’univers fascinant des arts du spectacle.
A cette occasion les vitrines drapées de symboliques rideaux rouges reçoivent des mises en scène thématiques de pièces remarquables et souvent rares devant lesquelles s’agglutinent les enfants émerveillés.
Mais aussi les adultes, accompagnateurs ou tout simplement passionnés, à la fois saisis de réminiscences nostalgiques mais joyeuses et intéressés par la richesse et la qualité des objets présentés qui témoignent d’un savoir faire à la fois technique et artistique comme les très beaux exemplaires de poupées mécaniques et d’automates qui n'étaient pas vraiment destinés aux manipulations ludiques.
Ils attestent également de la diversité des sources d’inspiration des créateurs de poupées et de jouets qui se sont emparés de tous les arts du spectacle, du cirque au cinéma en passant par l’opéra, la danse, la commédia dell’arte et le théâtre non seulement pour en évoquer l’univers mais également pour créer des spectacles destinés aux enfants.

Par ailleurs, le jouet, au sens générique du terme, est également un excellent témoin de l’évolution des moeurs et des techniques.
Le jouet s’intéresse au cinéma, de la lanterne magique aux poupées reproduisant les célébrités et stars de toutes époques.
Ainsi est établie la pérennité du théâtre de marionnettes, décliné en version populaire comme le Guignol ou en version plus bourgeoise avec le théâtre d’opéra de table avec ses délicates marionnettes à fil ou le théâtre d’ombres chinoises, reproductions en taille miniature dont le réalisme de la transposition allait jusqu'à l'élaboration de véritables livrets, qui connaît aujourd’hui encore un grand succès auprès du très jeune public.
Le cirque, spectacle traditionnel destiné aux enfants, constitue également une inépuisable source d’inspiration avec les clowns et les animaux en peluche qui met à la portée quotidienne des petits les figures des numéros qu’ils ont vus dans les fêtes foraines. De plus, le musée a souhaité élargir son exposition avec des poupées dépourvues de leur fonctionnalité première et dont la plupart s'apparentent davantage à des bibelots et à des oeuvres d'art.

Sont disséminées dans les vitrines quelques créations contemporaines comme le clown triste de Julien Martinez mais déjà en 1917 le trio Pierrot, Pierrette et Colombine dessinés en 1917 par Adolphe Wilette se réfère davantage à l'expressionnisme qu'à l'imagerie enfantine.

Est également présentée une collection originale de petites poupées habillées en personnages d'opéra par Mme Saintot une ancienne couturière passionnée d'art lyrique.
Mais surtout 5 vitrines sont dédiées aux très singulières productions du Studio Golia, créées dans les années 50, qui utilise des matériaux très simples comme le fil de fer et le feutre.
Le talent consiste à pour élaborer des figurines très expressives notamment par la grâce du mouvement esquissé tout en étant très stylisées pour les danseuses et les sujets de ballets et très réalistes et pour une belle série de clowns dont certains ne sont pas sans rappeler le cirque fellinien Zampano. |