Talk to la bomb est le deuxième album d'un groupe étrangement nommé Brazilian Girls.
Bâti sur des bases électro assorties de rythmiques très dansantes, ce disque propose une double lecture à qui veut bien l'entendre et qui plus est multilingue ! Un concept bien original qui fera danser les chaumières tout autant qu'il les fera réfléchir !
C'est du moins ce qu'affirme Sabina Sciubba, leader du groupe et on aurait presque tendance à la croire…
Entre TV On the Radio et Vive la Fête, Brazilian Girls livre une musique festive et (ré)créative assortie de textes pour le moins particuliers et souvent amusants ("23 chinois dans un ascenseur, c'est chaud" sur "Sweatshop") qui cachent pourtant parfois quelques messages bien sentis comme "Jique" qui parle de la dépendance ou "Le territoire" qui traite de la violence.
Déjà amorcée sur le premier album, les Brazilian Girls réussissent ici le pari de mélanger électro pour pistes de "dance", jazz, bossa, rock et chanson populaire sur un même album, et même plus fort, parfois sur un même morceau comme "Rules of the game" et son piano qui se mêle à un chant sans artifice et à des rythmes à faire pâlir David Guetta. "Tourist Trap" est lui aussi imparable et déjanté avec ses montées en puissance et ses breaks en guise de couplets, et on imagine sans peine une horde de trentenaires improviser une chorégraphie festive lors d'une soirée entre copains de promo !
Mais le groupe sait aussi faire dans la ballade, avec le très chaloupé "Nicotine" et prouve qu'il n'est pas qu'une machine à danser. Sensation confirmée sur "Last Call" produit par Rick Ocasek mêlant une fois de plus à merveille des parties électro et une mélodie pop entrainante.
Car derrière ses faux airs de easy listening bariolé, les compositions font mouches et la production certes propre mais pas dénuée de chaleur de Mark Plati restitue tant la douceur de "Sweatshop" que l'hystérie sous jacente de "Jique".
"Sexy Asshole" donne même à penser que Mark Plati avait déjà en tête la production du nouveau Rita Mitsouko si l'on en croit les intonations de voix de Sabina qui montent dans les aigues …
"Problem" ferme l'album en 2 minutes 30 et de bien belle façon avec un morceau plus rock et sautillant presque à l'opposé de l'électro de "Jique" qui ouvre le disque. Talk to la bomb fera sûrement parler de lui, sur scène autant qu'en club, qu'on se le dise, ça va péter ! |