Texte de Rémi De Vos, mise en scène de Catherine Gandois avec Isabelle Hurtin et Franck Angelis à l'accordéon.
Quelques images projetées sur un voile transparent suffisent pour dresser le décor d’une vie, celle d’une femme de condition modeste qui de la "der des ders" à la guerre d’Algérie, faute d’être née sous une bonne étoile, devra se battre en permanence.
Car dans "La camoufle", Rémi de Vos charge la barque et trace le portrait à la Zola d’une femme à qui la chance ne sourit pas tous les jours. Ouvrière dans une usine d’armements, elle fait son éducation "sentimentale" avec Landru, devient cousette, épouse un poilu dépressif, rencontre un mac bien pourvu, travaille en "maison" soignée par le docteur Petiot avant de rencontrer l’amour en la personne d’un apatride russe qui sera déporté. Un poil trop sans doute et le parti pris de l'argot relève davantage de l'exercice formel.
Cela étant, le monologue tient la route par la grâce lumineuse d’Isabelle Hurtin. Sous la direction de Catherine Gandois, comédienne et metteur en scène très impliquée dans l’exploration de l’écriture contemporaine, cette remarquable comédienne et musicienne, jouant du saxophone et accompagnée à l’accordéon par Franck Angélis, transcende le texte.
Elle prend le texte à bras le corps, en pleine bouche et plein cœur pour une incarnation très expressionniste, sensible et émouvante avec juste ce brin de gouaille sauvage qui écarte tout mélo. |