Spectacle conçu et mis en scène par Bernard Bloch d'après "Portraits juifs de Herlinde Koelbl avec Paul Allio, Hubertus Biermann (également au violoncelle), Bernard Bloch, Philippe Dormoy, Evelyne Pelletier, Jean-François Labouverie et Hélène Ninérola.

"Lehaïm - A la vie !" est constitué par la mise en voix de quelques témoignages de personnalités, plus ou moins célèbres, pour la plupart juives allemandes, rescapées de l’Holocauste qui ont été recueillis par la photographe allemande Herlinde Koelbl et réunis dans un recueil publié sous le titre de "Portraits juifs".

L'acteur et metteur en scène Bernard Bloch a conçu ce projet comme une mise en perspective d’expériences et de réflexions personnelles d’hommes différents par leur vécu, leurs croyances et leur propre vision du monde et de l’avenir.

Qu'il s'agisse de l'humour et de la dérision du cinéaste Curt Siodmark ( "Hitler a perdu la guerre car il n’a pas voulu de la bombe atomique parce qu’elle avait été créée par des juifs"), de la mission de Simon Wiesenthal ("Pourquoi suis-je resté en vie ? Je voulais survivre à la fin de Hitler et j’assume le complexe du remplaçant : je suis en vie pour remplacer les morts"), du pragmatisme de Marcel Reich-Ranicki ("La compromission de certains juifs avec le nazisme a parfois permis de sauver des juifs") ou la réflexion du philosophe Yeshayahu Leibowicz ("Le problème des juifs est leur judéité et non l’antisémitisme").

Et les comédiens, tous au diapason, sont des passeurs qui d’une certaine manière incarnent le devoir de mémoire, question qui n’est jamais posée frontalement aux témoins.

Le "spectacle" est conçu en deux parties et ponctué d’intermèdes ou de brefs accompagnements improvisés au violoncelle par Hubertus Biermann, et l’intensité dramatique de ces regards, présentés en un patchwork de points de vue, appariés par thémes (bourreaux et victimes, la foi et la loi...), souvent émouvant et toujours impliquant, est bouleversante.

Bouleversante au sens premier du terme dans la mesure où la parole est dite sans mise en scène formellement militante. La parole suffit.