Pour ce nouveau festival Antifolk (après juin et décembre 2002), désormais rebaptisé MO'FO, les organisateurs ont conviés durant une semaine dans le plus bel endroit de Paris (non, pas Saint-Ouen, mais les Mains d'Oeuvres) une vingtaine de formations et d'artistes pour élaborer autour du répertoire de chacun les prestations données les jeudi 26 et vendredi 27 juin.

Cette soirée de clôture débute tôt avec Brian Piltin, musicien déjà entendu avec les Moldy Peaches, pour un set sympathique, parfaite entame de soirée.

Les suivants s'appellent Larval Organs, sont assez marrants (leur soliste étant un fou de soli) et dispensent l'audience d'un set assez court (5 titres dont une reprise bien sentie de "Wild Thing" des Troggs avec un frère Düne aux choeurs).

Voilà pour la mise en bouche, les choses sérieuses peuvent enfin commencer avec Wilfried, songwriter français, qui sera l'énorme bonne surprise de la soirée soutenu notamment par les deux frères Düne à la batterie et à la guitare. Une prestation très lo-fi (Daniel Johnston vient spontanément à l'esprit avant même d'entendre en deuxième position une reprise du maître) un sens assez aiguisé de la mélodie, un accompagnement discret mais redoutablement efficace (David Düne s'avérant irrésistible derrière ses fûts).

On attendait beaucoup du groupe suivant (Refrigerator) qui malgré un concert efficace déçoit quelque peu.

C'est ensuite à Herman Düne, groupe résident de Mains d'Oeuvres, dont les deux éminences barbues sont intervenues dans la quasi-totalité des concerts, de proposer un show parfaitement dans l'esprit du concept initial, c'est à dire incluant d'autres artistes (dont Quentin le saxophoniste fou déjà croisé en ouverture de Will Oldham) sur presque tous les morceaux pour un résultat souvent excellent mais manquant malheureusement au global de cohésion.

Il est un peu plus de 22h quand Kimya Dawson (ex-Moldy Peaches), ses dreadlocks peroxydées et ses bras maculés de tatouages, débute, avec une assemblée de chœurs féminins, son set par un titre écrit l'après midi même. Pour son duo avec un frère Düne, elle semble effrayée, incapable de jouer correctement mais dès lors qu'elle s'attaque à son propre répertoire tout rentre dans l'ordre.

Sans conteste, cette prestation restera comme le sommet de cette soirée, même si l'intéressée donne l'impression de vouloir en finir rapidement (pour preuve son attitude bougonne durant l'unique rappel dont elle se serait visiblement bien passée).

Rendez-vous en décembre 2003 ?