Comédie dramatique d'Harold Pinter, mise en scène de Claudia Morin avec Claudia Morin, Jean-Gabriel Nordmann et Alain Roland.
Par un beau matin ensoleillé, Edouard et Flora petit déjeunent en terrasse. Calme et sérénité anglo-saxonnes. Quoi de plus banal qu'une guêpe qui s'aventure dans le pot de confiture ? Et pourtant son dard, potentiellement agressif, trouble non pas tant ce décor champêtre que la maîtresse de maison. La guêpe va être impitoyablement ébouillantée. La confiture est gâchée mais le couple rassuré.
Et puis il y a la présence incongrue, pour le moins étrange, vraie ou fantasmée, à proximité de la maison, sur la route sans passage, d'un nomade inconnu qui vend des allumettes. Le grain de sable, comme une mouche dans le lait, comme une guêpe dans la confiture.
Voilà le postulat de départ de "La petite douleur" d'Harold Pinter qui, d'une situation quotidienne et banale, devrait créer un univers singulier à la fois drôle et étrange.
Mais le réalisme psychologique, l'humour, le sentiment du tragique de l’existence et le huis-clos maniés par Pinter, avec une plume qui a la précision chirurgicale d’un scalpel trempé dans la légèreté insoutenable de la condition humaine, impliquent une mise en scène maîtrisée fait ici défaut.
Mettons cela sur le compte du fait que la comédienne et metteur en scène, Claudia Morin, se trouve également sur scène. Le flegme tout britannique de Jean-Noël Nordmann s’y suffira pas et seul Alain Roland, dans le rôle, au demeurant muet, de l'inconnu.
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