Suite de textes érotiques baroques mis en scène par Bénédicte Lavocat avec Bénédicte Lavocat, Bastien Ossart et Marie Langlet au grand luth.
Dans le cadre du Festival Eclats Baroques qu’elle a initié, et qui se déroule du 3 avril au 3 juin 2007 au Théâtre Le Ranelagh, la compagnie La Fabrique à théâtre atteste de l’opportunité et de véracité du jeu baroque ainsi que sa palette en termes de registres.
Tant pour le théâtre baroque du 17ème siècle, de la comédie à la tragédie en proposant "Le médecin malgré lui" et "Andromaque", que pour la littérature avec les contes ("Contez moi, Monsieur Perrault") et les fables ("Les Folies Françaises").
Mais le 17ème siècle est aussi celui du libertinage et Bénédicte Lavocat s'est penchée sur la poésie érotique de cette époque et a conçu "La ruelle des plaisirs", cette alcôve qui servait de salon de conversation, pour décliner des fragments du discours amoureux, de la séduction à la satisfaction du désir.
Bastien Ossart, parfait du jeune concupiscent au mâle repu, et Bénédicte Lavocat, troublante tant dans la coquetterie que dans l’impudeur des sens, tous deux possédant l’art du "parler cantando" propre au jeu baroque, nous entraînent dans la diversité des émotions des aventures galantes où l’ivresse des mots précèdent et initient l’ivresse des sens.
Nimbé de musique, le spectacle est exquis avec un beau florilège de textes qui, de la poésie la plus ténue à la verdeur la plus univoque, de l'évocation ("Le mot et la chose"de l’Abbé de L'attaignant) à l'ode jubilatoire ("Sonnet foutatif"), de la célébration du bienheureux perthuis ("Sonnet" de Ronsard) et de la mâle cuisse ("La cuisse") au désir consommé ("La dame a un ami", "Baise m’encore, rebaise-moi et baise" de Louise Labbé) ravissent le coeur et l'esprit et chatouillent les sens.
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