On ne rate pas un passage des sympathiques espagnols à Paris pour parler avec eux de leur actualité. Et actualité, il y a puisque The Sunday Drivers sortent le 23 avril 2007 leur nouvel album Tiny Telephone.
Entretien avec 3 des membres du groupe venus tout exprès de Tolède, 2 ans après leur premier album Little Heart Attacks.
Tout d'abord, que s'est-il passé depuis 2 ans et la sortie de "Little Heart Attack" ?
The Sunday Drivers : Après notre passage en France, on a pas mal tourné et on a monté un petit projet en plus de cela afin de jouer quelques concerts avec un orchestre symphonique. Donc on a fait des festivals comme cela, en Belgique notamment. Et pendant tout ce temps nous n'avions absolument pas le temps de travailler sur de nouvelles chansons. Nous ne faisions que tourner et arranger les morceaux pour les orchestres.
Ensuite nous avons décidé de vraiment arrêter de faire de la scène pour un moment et recommencer à écrire car avec la tournée nous n'avions finalement depuis un moment aucune nouvelle chanson. Donc du coup il y a eu un long moment entre le premier album et celui-ci. Mais ceci dit, ce nouvel album, "Tiny Telephone" a été fini en juin 2006, il y a presque 1 an.
Et que s'est-il passé depuis alors ?
The Sunday Drivers : Nous avons fait en sorte que l'album soit publié et soit une réussite. Cette fois-ci, il va sortir dans plusieurs pays européens en même temps. Donc on a attendu que tout le monde soit prêt parce que l'album précédent était sorti en France 1 an après sa sortie en Espagne et c'était dommage.
Il vient d'où ce titre d'album ? Après "Little heart attacks", "Tiny Telephone", vous avez un fétichisme à propos des petites choses ?
The Sunday Drivers : (rires) Non non, en fait c'est une coïncidence mais c'est très marrant, c'est vrai. En fait "Tiny Telephone" c'est le nom du studio dans lequel nous avons enregistré l'album ! Enregistrer dans ce studio fut une de nos meilleures expériences en musique, un studio formidable et c'est en hommage que nous avons choisi son nom pour notre album. En fait la pochette du disque c'est une photo de la poste du studio ! C'était à San Francisco.
Il y a 2 ans, vous disiez qu'il était difficile pour un groupe espagnol de chanter en anglais et de réussir dans son pays. Désormais, vous enregistrez à San Francisco, vous chantez en anglais, votre album sort dans la plupart des pays européens, vous considérez-vous toujours comme un groupe espagnol ou bien cela à moins d'importance maintenant ?
The Sunday Drivers : Non, nous sommes toujours les mêmes qu'il y a deux ans et nous n'avons pas la prétention de dire ni de vouloir être un groupe d'envergure international.
Nous avons la chance de pouvoir être écoutés dans pas mal d'endroit, d'enregistrer à l'étranger c'est chouette mais ce n'est pas un choix délibérer pour s'émanciper des frontières et devenir à tout prix un groupe "international".
Et les choses peuvent se défaire aussi vite qu'elles se font, on n'est jamais sûr que l'on pourra faire un autre album, que le label sera ok etc…Pour nous tout cela reste quelque chose de nouveau et merveilleux, comme venir en France pour faire notre promo. C'est incroyable et très excitant. C'est vraiment un cadeau pour nous, un rêve.
Et en Espagne rien n'a changé non plus ? C'est toujours aussi difficile de s'intégrer dans le paysage musical local ?
The Sunday drivers : De ce côté-ci les choses ont un petit peu évolué, mais juste pour nous malheureusement, pas pour les autres groupes qui ont fait le choix de chanter en anglais (rires un peu désabusés). Il faut vraiment que les groupes aillent en dehors des frontières pour avoir un peu de succès.
Pour revenir à "Tiny Telephone", vous disiez avoir fait une pause pour ne vous consacrer qu'à l'écriture. Cela signifie donc qu'il n'y avait pas de stock de chansons à l'époque de "Little Heart Attack" et que tout est nouveau sur ce disque ?
The Sunday Drivers : Oui exactement, à l'exception d'une chanson. Il s'agit de "She". Elle nous tient beaucoup à cœur et était déjà pressentie pour le précédent album mais elle n'a finalement pas figuré dessus.
Nous étions un peu déçus car à mon sens c'est une des meilleurs chansons du premier album et elle n'est pas dessus ! (rires). Alors nous l'avons retravaillé, réarrangé et nous avons fait un peu le forcing pour qu'elle soit sur ce nouveau disque et nous sommes fiers qu'elle soit là !
On retrouve sur ce disque ce qui a fait le succès du premier. C'est-à-dire des chansons pop très anglaises, au bon sens du terme. C'est quelque chose de profondément ancré en vous ? N'avez-vous pas peur avec le retour des "vieux" groupes pop et rock sur les platines des adolescents de ne plus vraiment être à la mode ?
The Sunday Drivers : Peut-être mais on s'en fout ! C'est ce qu'on aime, c'est notre culture et on adore vraiment faire ce style de musique pop, très joyeuse, même si les textes ne le sont pas toujours ceci dit.
Le groupe avait vraiment été découvert en France au moment des Transmusicales de Rennes d'il y a bientôt 3 ans lors desquelles l'accueil avait été particulièrement bon. Depuis, avez-vous gardé une relation particulière avec le public français ?
The Sunday Drivers : C'est toujours un peu spécial pour nous de jouer en France effectivement. On était revenu l'an dernier aux Eurockéennes, c'était bien. En France il y a beaucoup de gens qui viennent nous voir ou nous envoient des emails. Ils sont très respectueux et se souviennent de nous, suivent le groupe. Mais globalement, c'est difficile de savoir ce que l'on représente vraiment en France … Si toutefois on représente quelque chose (rires) !
Et plus concrètement, le marché du disque pour vous se porte plutôt mieux en Espagne ou bien ici, et ailleurs en Europe ?
The Sunday Drivers : Houlala en Espagne c'est pas super. Il est très difficile de vendre des disques là-bas, c'est je crois un des premiers pays pour le piratage … mais bon c'est comme ça. Bientôt le succès des groupes se mesurera en nombre de téléchargements (rires) !
Y a-t-il beaucoup de jeunes groupes qui font encore de la pop musique comme vous le faites ?
The Sunday Drivers : Oui ! Encore plein, qu'ils soient américains ou anglais. Mais en fait ce que l'on voudrait faire, c'est une musique que l'on rêverait d'avoir dans notre discothèque et que l'on ne peut pas avoir parce que personne ne l'a fait !
On essaie de jouer des choses que nous n'avons pas encore testées, des choses nouvelles, mais toujours en restant bien entendu dans le registre pop. D'ailleurs nous ne savons pas faire autre chose. Je ne saurais pas jouer de la guitare plus rapidement ou plus fort de toute façon ! (rire général).
Le live, c'est important pour vous ? Vous allez beaucoup tourner encore avec ce disque ?
The Sunday Drivers : Oui, on adore cela, c'est vraiment chouette. En France c'est encore plus sympa car le public est vraiment attentif, et apprécie notre musique et c'est très motivant. Je pense même que cela permet de jouer encore mieux, de se galvaniser.
Ca va donner quoi sur scène ce nouvel album car il est très dansant et joyeux ?
The Sunday Drivers : Il y aura de toute façon un mélange de chansons bien entendu très entraînantes, comme "Do it" mais aussi des choses un peu plus calmes et acoustiques. Une chose est sûre c'est que l'on jouera autant que l'on pourra !
Il y a deux ans vous disiez que l'arrivée de Lyndon Parish, qui vient du Pays de Galles, avait apporté un vrai son pop et une vraie crédibilité. Est-ce toujours le cas actuellement ou bien le groupe a-t-il définitivement absorbé cela ?
The Sunday Drivers : Oui c'est tout à fait vrai et c'est toujours le cas. Mais en fait chacun, de par l'instrument qu'il joue et ce qu'il va proposer sur chaque morceau, est un peu dans ce cas. Chacun apporte sa personnalité et sa patte dans les compositions du disque. Ce n'est pas nécessairement seulement celui qui fait les textes qui a le dernier mot.
Mais c'est vrai que ce qu'a apporté Lyndon lors de son arrivée dans le groupe est désormais bien intégré par tout le monde.
Et l'enregistrement aux Etats-Unis c'était pour le son, pour le producteur ?
The Sunday Drivers : Le studio nous a été proposé et on l'a trouvé vraiment bien. Et puis le producteur a bien voulu bosser avec nous alors on est parti la bas. C'était aussi l'occasion de s'isoler de notre environnement habituel et de ne penser qu'à la musique et travailler beaucoup… Et puis c'était finalement une bonne excuse pour se retrouver ensemble à San Francisco, c'était plutôt chouette ! |