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Interview  (Paris)  23 mars 2007

C’est dans l’ambiance bruyante du restau de la Flèche d’Or, alors que les anglais de Blah Blah Blah jouent derrière les parois vitrées, que nous rencontrons le trio post-punk australien de Love Of Diagrams. Monika Fikerle batteuse, Antonia Sellbach bassiste et chanteuse, Luke Horton Horton, guitariste et chanteur.


Alors, heureux d’être à Paris ?

Luke Horton :Oh oui, nous n’étions jamais venus auparavant, c’est génial.

Antonia Sellbach : J’adore Paris.

Luke Horton : Mais on a seulement 2 jours sur place.

Une grosse tournée se prépare pour vous aux USA…

Luke Horton : Oui, mais avant nous allons passer par l’Angleterre, à Nottingham. Après seulement, on prendra l’avion pour New York. Nous avons quelque chose comme 30 concerts de prévus en 35 jours ! Donc oui, c’est plutôt une belle tournée !

Pour en revenir au groupe, pourriez-vous nous dire d’où vient votre nom, Love Of Diagrams ?

Antonia Sellbach : Le nom était mon idée. En fait avant de démarrer le groupe, je faisais beaucoup de posters pour d’autres groupes, justement avec des diagrammes, des formes géométriques… j’adore ces formes.

Comment vous êtes vous rencontrés ? Comment avez-vous décidé de faire de la musique ensemble ?

Antonia Sellbach : Monika et moi venons de Tasmanie, on s’est donc rencontrées là-bas et nous avons déménagé toutes les 2 en même temps à Melbourne, où nous avons rencontré Luke. On a commencé la musique assez vite en fait, avant même de vraiment bien se connaître.

Votre 1er album, "The Target is You", sorti en 2003, était un album instrumental. Comment avez-vous décidé d’évoluer et notamment d’introduire le chant dans vos compositions ?

Luke Horton : Au tout début, Antonia n’avait jamais joué de basse, il a fallu apprendre, c’était une façon d’amadouer les instruments, au départ on ne ressentait pas le besoin de chanter. Et puis, nous étions timides, on n’avait pas joué tant que ça, donc quand on a commencé en face d’un public, il était hors de question de chanter ! Une fois que la confiance s’est installée, on a eu envie d’apporter de la nouveauté. Tu essayes plusieurs choses jusqu’à ce tu sois à l’aise et voilà… nous nous sommes mis au chant.

Comment fonctionnez-vous pour composer désormais, puisqu’au départ vous aviez l’habitude d’improviser ?

Luke Horton : Maintenant nous fonctionnons de manière plus "classique", l’un d’entre nous propose quelque chose, ou a une idée pour une chanson, puis on compose à partir de là. Mais on n’a pas non plus perdu notre spontanéité. On s’enregistre aussi pour retravailler, rajouter des choses.

Vos références musicales ont-elles évolué en même temps que votre musique ?

Antonia Sellbach et Luke Horton : Oh oui !

Luke Horton : On n’arrête jamais de découvrir de nouveaux groupes. Des formations actuelles mais aussi beaucoup de groupes plus vieux. Comme nous sommes souvent comparés à des groupes, que parfois nous ne connaissons pas, ça nous donne envie de les découvrir.

Antonia Sellbach : De toute façon, on doit évoluer, on doit changer.

Luke Horton : Pour apporter de nouvelles idées.

Et quels sont les groupes qui vous ont le plus marqués ?

Luke Horton : Monika était dans un groupe excellent en Tasmanie, il y avait plusieurs groupes locaux dans le genre, on aimait beaucoup ce qu’ils faisaient. Quand on s’est rencontrés tous les 3, on s’est rendus compte qu’on avait les mêmes goûts, la même collection de disques. Des groupes garage des 60’s, des groupes post-punk des 70’s, des groupes noise des 80’s…

Antonia Sellbach : C’est trop difficile de mettre le doigt sur une seule influence, parce que quand tu composes tu n’y penses pas, tu ne te dis pas je veux faire tel genre, tel style ou tel truc…

Vous avez récemment signé avec le label Matador et vous êtes allés à Chicago enregistrer avec Bob Weston (ndlr : Shellac, Mission of Burma). Comment avez-vous eu cette opportunité ?

Antonia Sellbach : Nous avons choisi de travailler avec lui !

Luke Horton : Oui en fait on a toujours voulu travailler avec lui, on lui a envoyé un mail pour lui dire qu’on aimerait bosser avec lui, sans savoir s’il pouvait être intéressé, donc on lui a envoyé quelques mp3 et dans la foulée, il a répondu qu’il avait vraiment aimé et qu’il était d’accord pour qu’on travaille ensemble.

Comment s’est passé l’enregistrement de l’album ?

Antonia Sellbach : Très facilement. Franchement on était très impressionné, on adore ce qu’il fait avec Shellac, mais c’est une personne vraiment adorable. Il faisait aussi beaucoup de blagues, des mauvaises, c’est pour ça que c’était très drôle !

Vous avez déjà fait 2 tournées à travers le monde, vous devez forcément avoir des souvenirs, des histoires à nous raconter ?

Antonia Sellbach :Oui, principalement ce sont les rencontres avec toutes sortes gens, c’est très enrichissant.

Monika Fikerle : En fait, à chaque fois qu’on arrive quelque part, il y a toujours quelqu’un qui veut nous emmener voir les meilleurs endroits du coin !

Luke Horton : Je me souviens aussi d’une tournée très DIY ! On s’est retrouvés dans des endroits plutôt flippants, avec un public plutôt nerveux voire violent, dans des endroits isolés à la campagne pendant l’hiver avec la neige dehors ! La totale !

Antonia Sellbach : Oui et le mec supposé s’occuper de nous, était complètement bourré, à tel point qu’il ne comprenait plus rien ! On était paumés, dans un endroit perdu où on ne connaissait personne !

Luke Horton : Mais bon on s’est retrouvés dans des lieux géniaux aussi avec des publics enthousiastes ! C’est un peu la loterie !

Vous avez fait les premières parties de grands groupes comme Electrelane, Death Cab for Cutie et même Sonic Youth à Sydney. Comment se sont passés ces concerts ?

Luke Horton : Très bien. C’est génial de pouvoir regarder ces groupes depuis le côté la scène. On est restés amis avec certains d’entre eux, Electrelane plus particulièrement. On doit d’ailleurs bientôt rejouer avec elles. En France, en septembre normalement.

Antonia Sellbach : En tout cas, jouer avec Sonic Youth reste pour nous le moment le plus incroyable.

Qu’en est-il de la scène rock australienne ? Est-elle active et populaire ?

Luke Horton : En fait la scène indé est assez petite. Les groupes mainstream tiennent le haut du pavé, la variété a plus sa place à la radio.

Antonia Sellbach : Il y a beaucoup de très bons groupes underground mais c’est dur de percer, ça demande beaucoup de travail voire d’acharnement.

Luke Horton : Quand on a commencé, on a beaucoup tourné, dans beaucoup de villes différentes. Les gens sont toujours enthousiastes, même dans les petites salles. Il y a pas mal de bouche à oreille, tu n’as nécessairement besoin des médias pour pouvoir être reconnu.

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter dans l’avenir ?

Luke Horton : De faire un nouveau disque et de pouvoir passer pas mal de temps dessus. De continuer à tourner aussi, dans plein de pays qu’on ne connaît pas. Mais à vrai dire notre plus grand vœu a déjà été exhaussé, on voulait être signé par Matador et c’est chose faite, donc on est comblés !

Antonia Sellbach : On souhaite simplement pouvoir continuer le plus longtemps possible.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Mosaic de Love of Diagrams

En savoir plus :

Le site officiel de Love of diagrams

En collaboration avec Barbel


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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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