Une chronique EP /single en ce mois de mai riche en révélations et en confirmations.
Les Rita Mitsouko reviennent avec un nouvel album Variety, conduit par un premier single, très rock, baptisé "Communiqueur D'amour".
Une rythmique simple et parfaite, l'ajout d'instrument comme l'harmonica, la mandoline ou une guitare archet et un refrain imparable: les Rita Mistouko frappent fort là où ca fait du bien. La voix de Catherine Ringer valse et danse autant que les cordes des guitares acoustiques et électriques de son compère de toujours Fred Chichin, le tout sous la production de Mark Plati.
Seul bémol, l'absence d'un autre titre sur le single, de quoi allécher les malheureux qui n'auraient pas tendu une oreille sur le phénomène "Variety". Le duo Catherine Ringer/Fred Chichin n'a rien perdu de son talent, de sa folie et de son gout prononcé pour la provocation, à en juger la jaquette du single (un sein transformé en visage). "Communiqueur d'amour" signe là un retour percutant d'un groupe mythique de la chanson française.
Les Rita Mitsouko sont devenues pour de nombreux groupes une référence ; d'autres accèdent à ce rang peu à peu. C'est le cas de Christophe Miossec, présentant en format single le morceau "Maman".
Une partie piano entraînante, des cordes omniprésentes et des chœurs discrets transporte la voix si particulière de Miossec d'une manière quasi aérienne. Un morceau dans lequel son compositeur se met à nu, évoquant les relations avec sa mère avec beaucoup de tendresse.
Le visuel de l'album réalisé par Paul Bloas illustre parfaitement l'esprit du single ; tendre et renversant.
Extrait de l'album L'Etreinte, "Maman" est un single réussi et captivant, que l'on apprécie ou non le chanteur breton. Difficile de ne pas reconnaître le talent du Brestois ici.
Changement d'univers avec les Clermontois de Quidam et leur Ep 4 titres. Une belle démonstration du rock énervé et sombre, chanté en français (chose rare), du trio signé chez Naïve.
Par le très bon "De Sang Froid" et son rythme étourdissant, "Paris" et son riff de guitare évoquant Bloc Party, "Nos Souvenirs" et sa partie basse frôlant la perfection puis le ténébreux "En Eaux Profondes", Quidam séduit et impressionne.
Une démonstration intéressante d'un groupe qui a déjà croisé les chemins des Hollywood Porn Stars ou encore des No One Is Innocent. Voilà la parfaite occasion de découvrir un groupe dont on devrait parler dans peu de temps.
Le disque "D'un Siècle à L'autre" présente de jeunes artistes de la scène française interprétant des chansons sur les mélodies de Gabriel Fauré ou Erik Satie.
L’occasion d’entendre la belle Emilie Loizeau ou encore Franck Monnet. Le premier single de cet album n’est sans doute pas le mieux choisi…
Un avant gout qui permet d’entendre deux morceaux de l’album, "Je te Veux" interprété par Marie Modiano et "Les Berceaux" chanté par Dorval. Deux titres crémeux (beaucoup trop, à la juste limite du gnan gnan) et énervant, que l’on imagine parfaitement chantés par Helene Segara et autres Lara Fabian.
Espérons que ce ne soit le cas que pour ces deux titres là. Saluons donc l'originalité du projet: mais uniquement cela.
MSTRKRFT. Drôle de nom pour un groupe; d'autant plus que celui ci demeure mystérieux.
Après les avoir découverts avec des remixs excellents de titres comme le "Woman" de Wolfmother et un premier album réussi, le duo nous livre un "Easy Love" en single, qui devrait déchaîner les dancefloors.
MSTRKRFT, projet né sur les cendres de Death From Above 1979, ayant pour heureux géniteurs le bassiste de l'ex combo néo garage-hardcore et leur ancien producteur, présente ici un morceau hélas bien trop simpliste (ce n'est pas le seul de l'album The Looks), mais qui fait toujours son effet sur les pistes de dance.
Le single est, ici accompagné de deux versions de "Easy Love", d'un remix de "Street Justice" par le groupe lui même, ainsi que le clip du single, sexy, voir très sexy (difficile à décrire, il faut le voir de ses propres yeux).
Le duo de Toronto ne décroche pas la surprise ici, comme il avait pu le faire avec certains de ses très bons remixs.
Continuons dans l’électro avec Daan et son nouveau single.
Daan est avant tout un projet solo: celui de Daan Stuyven, membre des Dead Man Ray. Accompagnés de cinq autres musiciens sur scène, ce dernier se prépare à écumer salles et festivals afin de présenter ses dernières créations, notamment le single "Swedish Designer Drugs".
Un single 2 titres, où le morceau phare est accompagné d'un remix de Deep Fjord. Une électro song réussie, originale et amusante, évoquant les vieux titres technos du début des années 90. Les basses renversent une voix déformé et aérienne dans un rythme fracassant. Un morceau idéal pour les clubs comme pour son salon: "Swedish Designer Drugs" est un morceau sympathique et divertissant, ne crions pas au génie tout de même.
A découvrir si la house music n'agresse pas vos douces oreilles de rocker.
Clôturons cette chronique single du mois de mai avec James Yorkston, récente signature du label Domino. L’anglais sort ici l’EP "Woody With Cider", très belle exemple du talent de son compositeur.
Et dans cet EP, pas moins de sept titres (dont six versions différentes du single "Woody With Cider "). L’occasion de découvrir et apprécier la manière si particulière de chanter, à la limite du parlé, du membre de The Athletes.
Un sublime duo avec The Big Eyes Family Players baptisé "Sunday Jacket" vient clore un Ep agréable, servant aussi bien de musique de fond romantique comme de bande son idéale du dimanche matin.
Une belle découverte ou une belle confirmation pour certains, comme les chanceux qui avaient pu découvrir James Yorkston en première partie de Bert Jansch.
Et si c’était la musique la vraie présidente ? |