Austine, avec ce premier en forme d’onomatopées, produit un album estival avant l’heure. Un album pour les trois saisons que sont l’automne, l’été et le printemps. Un album de fraîcheur sans prétention pour les jolies pépés dans le vent. Ouh la la, oui, ça fait du bien par où ca passe.
Il y a dans ce premier album la silhouette d’une femme qui se dessine en ombre chinoise dans le Paris rive droite.
L’insouciance de cette première chanson, "Rhume", acoustique intimiste avec ses cuivres rugissants sur un refrain fait pour les âmes sensibles. Disons le clairement, et ce n’est point une attaque, cet album se destine en première instance aux femmes, les belles et les rebelles, voguant dans Paris sur leurs vélos une fois la belle saison revenue. L’homme, en bon macho, n’avouant que du bout des lèvres que la mélodie de "Décalquée" tient plus que la route.
Mais "Petite pute", ce single imparable, séduit tous les sexes (sic), comme un retour à l’enfance, celle où le simple fait de prononcer les gros mots faisait rire les enfants. Austine, c’est un peu ça, des guitares et de la naïveté, une voix séduisante sur des arrangements dépouillés, qui feraient penser sans crier au scandale au premier album de Carla Bruni ("Cupide et stupide"), lorsque celle-ci n’était pas encore devenu un objet marketing pour âme sans cible. La dame, lorsqu’elle sort le piano et le rythme ("Plus rien d’autre entre nous") est encore plus charmante.
Ouh la la, c’est la dérive folk sous le soleil, loin du rock et des sauvageries. Bref moment de détente avant le combat, la vie quotidienne et les crèmes anti-rides. Austine, c’est un Paris d’après-guerre, la France à vélo et des espérances un peu plus légères qu’une France sous Sarkozy. |