Sheffield, la mère pondeuse n’arrête plus d’enfanter : Arctic Monkeys, Milburn, Little Man Tate, Harrisons, The Long Blondes etc etc etc…
Parmi eux Bromheads Jacket, combo vénère composé de 3 garçons, Tim Hampton, Jono West, Dan Potter, qui se plaisent à raconter de la manière la plus punk, leur quotidien de jeunes adultes encré dans une atmosphère working class typically british.
Pour l’anecdote, l’origine de leur nom, contrairement à leur musique, est bien mignonnette. Enfant, Dan avait un hamster nommé Bromhead pourvu de bien peu de poils. Comme il avait peur que sa bestiole préférée attrape la crève, sa mummy eut la délicate attention de lui tricoter une veste… "jacket" donc, pour ceux ayant trop fait péter les cours d’anglais.
Les 3 garçons livrent avec Dits For The Commuter Belt un disque punk rock de bonne facture. Musicalement, rien de nouveau sous le soleil, mais Tim au chant, avec son accent sheffieldien démocratisé par un certain Alex Turner, et son "flow" à la Mike Skinner, apporte à l’album un vrai plus.
L’album débute avec "Orton’s Intro" un instrumental brutal de 1’23’’ fait de claviers stridents, suivi dans la foulée du single "What Ifs + Maybes", 1’49’’ d’efficacité punk. Voilà qui donne le ton.
Des morceaux très courts, beaucoup d’énergie et des slams en perspective, à l’écoute de titres tels que, "My Prime Time Kid", "Lesley Parafitt", "Hazy in Yateley".
Les Bromheads Jacket ne sont pas non plus dépourvus d’humour lorsqu’il s’agit de parler de ce qu’ils connaissent, à savoir leur quotidien : les filles faciles du comté de Surrey et leurs sonneries de portables sur "Wooley Bridge", les virées au Mac Do qui partent en cacahuète sur "Trip To The Golden Arches" ou encore le faux pervers qui suit la fille dans le métro "Poppy Bird". Avec "Rosey Lee", nos tympans profitent d’un certain répit offert par cette jolie ballade traitant d’un sujet moins charmant, l’addiction aux drogues.
Le trio british, avec ce premier opus, nous envoie un album plein d’énergie, vif et urgent (une trentaine de minutes environ + un morceau caché) qui à coup sûr, se transforme en tuerie sur scène aux vues des photos contenues dans le booklet du CD.
Malgré toutes ces qualités indéniables, une légère gêne vient perturber à plusieurs reprises l’écoute de Dits For The Commuter Belt. Venant de Sheffield, la comparaison avec les Arctic Monkeys était presque inévitable, d’autant plus que Bromheads Jacket joue à peu de choses près dans la même cours musicale. La similitude est parfois flagrante en particulier sur "Going Round To Have A Word", "Fight Music For The Fight" et "He likes ‘em Airbrushed". Voilà pour le léger bémol.
Mais que cela ne vous empêche surtout pas de vous décrasser les oreilles avec Dits For The Commuter Belt, album spécialement prévu à cet effet. |