Et de 24 ! 24 années passées à proposer un mix de danse, théâtre, musique, expos et autres performances.
La nouvelle édition du toujours jeune et moderne festival Art Rock s'ouvre aujourd'hui avec une journée chaude résolument très rock'n'roll.
Premiers contacts, premières visites et un détour sur la magnifique exposition du photographe briochin Serge Picard. De Keziah Jones à Dave Stewart en passant par Decoufflé, le visiteur découvre les clichés saturés et parfois inattendus parfaitement mis en valeur.
La visite se poursuit avec La Chute de Denis Darzacq présentant des corps en apesanteur dans un milieu souvent très urbain.
Après ces premiers pas dans le festival, il est l'heure de se diriger vers le forum pour l'un des derniers concerts des célèbres bretons de Freedom for King Kong. Tournée d'adieu et énergie intacte. Le mélange de gros rock, d'électro et phrasé hip hop parvient facilement à faire remuer le lieu, plein comme un oeuf pour ce concert gratuit.
Encore un petit détour vers les expositions permanentes qui seront présentées demain et départ pour la grande place Poulain Corbion où la soirée s'annonce rythmée.
Le premier groupe à fouler le plateau est peut être le plus attendu, celui qui sera le plus critiqué, ou le plus défendu.
Les Naast. Les groupies (moins nombreuses qu'on aurait pu l'imaginer) sont au premier rang. Franges impeccables, bottines cirées, elles n'attendent plus que l'arrivée des 5 titis parisiens. Et les Naast arrivent et balancent leur courtes chansons sans pretention (espèrons le) avec une energie plutôt agréable.
Il ne se mettra pas à pleuvoir sur Saint Brieuc et les oreilles, quoiqu'un peu asticotées par le son un peu confus et la difficulté d'entendre les paroles (pas grave diront certains), s'en remettront très bien.
Changement de plateau et ce sont des rangées d'amplis qui sont installées pour les trois compères du clan des Fratellis. Rock à guitares, trio power pop, difficile de les catégoriser tant ils semblent toucher à tout.
Il manque peut être toutefois le petit quelque chose, la petite originalité (mis à part leur excellent single) qui pourrait les faire sortir du lot. Peut être justement ce que l'équipe d'Eddy Argos a et tient bien à prouver en leur succèdant sur cette grande scène.
Art Brut va réveiller Art Rock. Après le soleil, les premières bières et les premiers concerts pas toujours captivants, rien de tel qu'une bonne dose d'Art Brut pour dynamiser les foules.
Découverts à la Route du Rock de l'an dernier, Art Brut se distingue par des looks, un leader charismatique et des chansons amusantes. Du Pulp punk en plus drôle (et plus dodu). Juste de quoi relancer les pogos et faire oublier aux ados venus en nombre que dans quelques minutes les filles n'auront plus des yeux que pour Johnny Borrell.
Les stars de la soirée se permettent une dizaine de minutes de retard avant d'être annoncés par Jean-Michel Boinet himself. Les vedettes du moment démarrent sur les chapeaux de roue avec leur tube In The morning et font s'allumer tous les portables pour LA photo.
C'est pro, c'est carré et même si ca reste assez classique, Razorlight tient bien son rôle parmi les grands groupes du moment.
Il n'y a toutefois pas que la grande place et les grands concerts ce soir à Saint-Brieuc, il y a aussi le théâtre dans lequel était diffusé Half Life de Mickael Ackerman dont l'oeuvre avait déjà été mise en valeur à Art Rock ainsi que le forum où se produit un groupe fort original : Aronas.
Les australiens proposent un jazz/rock/punk/ska, un mélange total entre la virtuosité du pianiste Aron Ottignon, les instruments jazzy et les percussions. Le tout pour une musique qui vire du jazz experimental au ska en passant par de bons moments calmes avant la tempête. Si on ajoute à cela les sourires et la communication des musiciens, on est peut être en face du meilleur moment de la journée.
Journée qui se termine avec le très attendu Joey Starr. IAM devait être la tête d'affiche mais la tournée ayant été annulée, il fallait être à Cannes pour les voir ce soir. Pas de regrets cependant, une légende hip hop ayant été remplacée par une autre, peut être plus proche du côté rock de la soirée, le public est là et attend avec impatience la bête de scène.
Et le spectacle attendu est bien là :l'ex-leader de NTM n'a rien perdu de son énergie, entouré d'un vrai groupe et des habituels DJs. Puissance, rage, voix inimitable, tout ce qu'on attend de Joey Starr se retrouve sur cette scène, jusqu'à l'habitude un peu agaçante d'arrêter les chansons pour faire lever les mains ou chauffer le public.
A demain pour la suite du festival avec une journée beaucoup plus francophone.
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