On se souvient de notre première rencontre avec Thee More Shallows, lors d’un concert au Palais du Grand Large durant la Route Du Rock hiver 2006 à Saint Malo…
Débarquant de nulle part (enfin si, de San Francisco pour être précis) le groupe fit forte impression devant un public attentif aux chansons bancales mais néanmoins ambitieuse de D Kesler et ses sbires.
Suite à cela et après l’écoute de leur deuxième disque (le premier à être distribué en France) More Deep Cuts, quelques comparaisons flatteuses avec Grandaddy furent avancées.
Les points communs avec les barbus de Modesto étaient évidentes : cette nonchalance californienne, le fait que D Kesler partage avec Jason Lytle un léger falsetto haut perché, et cette capacité incroyable qu’ont les deux groupes à transformer deux bouts de ficelles en symphonies pop de poche…
Pour leur nouvel opus, Book Of Bad Breaks, D Kesler et ses acolytes ont commencé sur un petit synthétiseur Casiotone, une pédale de distorsion, et une guitare acoustique, élaborant petit à petit la palette sonore riche et diverse que composent les treize morceaux de cet opus…
Souvent d’humeur ténébreuse, les compostions semblent flotter dans l’éther "D. Shallow", "The Dutch Fist", "The White Mask"), et sont souvent réminiscentes de la brume qui recouvre souvent San Francisco. Parfois, les compositions de Thee More Shallows s’offrent des escapades sautillantes ("Night At The Night School", une tuerie, ou encore "Oh Yes Another Mother") ou quelques jolies cavalcades de rock sombre et dissonant ("Proud Turkeys", "Fly Paper").
Imprévisible, le groupe n’hésite pas à s’aventurer aux antipodes de la mélodie, sur l’oppressante chape électronique de l’oppressant "Chrome Caps" … Pour ne rien enlever à l’ensemble, D Kesler se joue du sens de la langue anglaise pour se concentrer sur ses sonorités. Les mots s’entrechoquent, évoquant la plupart du temps de jolies histoires à dormir debout ("Knight Of The Night School" encore et toujours).
Book Of Bad Breaks possède assez d’arguments pour nous tenir en haleine en attendant le prochain chapitre des errances musicales de Thee More Shallows.. |