Le groupe Dix10, Roma Napoli et J.J. Dow Jones, qui fête, en 2007, ses 25 ans de production artistique, expose à la galerie Les Singuliers des sculptures murales sur la figure du masque sous le titre, à sens multiples, de "Mascarade".
Depuis 1982, Dix10, qui expose régulièrement ses oeuvres vendues au prix de l'objet représenté, n'a pas dérogé à son postulat fondateur sur le questionnement de l'oeuvre d'art dans son contexte de marché.
L'origine de "Mascarade" réside dans l'ouverture, très contreversée, en 2006, d'un musée dédiée aux arts premiers, le Musée du Quai Branly, dont la création résulte d'une décision du Président de la République sous l'impulsion de Jacques Kerchache, marchand d'art et spécialiste en art africain.
Le travail de Dix10 s’inscrit donc dans une réflexion sur le paradoxe de la reconnaissance muséale et de la côte élevée des objets dits primitifs dans le marché de l’art et de l’invisibilité politique des descendants de ceux qui les ont créés, peuples abandonnés, tribus parquées dans des réserves ou ethnies en voie d'assimilation, autant de risque d'extinction d'une culture essentiellement orale.
Etait d’ailleurs prévue, lors du vernissage, la remise, empreinte du symbolisme du pardon, d’une des oeuvres présentées à Ben Henry, sculpteur Iroquois de la Nation Onondaga vivant au Amérique du Nord. Etait car des "tracasseries administratives" n’ont pas permis à ce dernier de quitter le territoire canadien.
L'exposition présente 12 oeuvres réalisées en matériaux nobles et bruts, le bois, l'étain, le verre et l'or qui représentent des masques stylisés, aux lignes très pures, qui, les yeux vides et dépourvues de bouche, interpellent néanmoins celui qui les regarde.
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