Après trois années de silence, émaillées de collaborations
diverses, Joey Burns et John Convertino, ont
relancé en 2003 l’aventure Calexico avec la publication
d’un nouvel album – le très bon Feast Of Wire
– suivi d’une tournée passant par le vieux continent.
L’escale dans la "ville lumière" tombe malheureusement
le jour d’une grève des transports consistante compliquant ainsi
considérablement le périple pour rallier l’Olympia. En guise
de mise en bouche : Bed, groupe français également
signé sur Labels et récemment auteur d’un sympathique "Spacebox".
Un show gentil, agréable par moments (au milieu), mais qui finit par
lasser, probablement par manque d’originalité dans les compos,
ce qui n’enlève rien à l’interprétation.
Et puis Calexico est arrivé. Avec Joey Burns au chant et à la
guitare et John Convertino à la batterie. Accompagnés d’une
section de cuivre et d’un fils spirituel de Ry Cooder à la pédale
steel. Le concert pouvait donc commencer : "Across The Wire",
après une courte intro.
Il faut cependant attendre le cinquième morceau où Joey Burns
(et son badge ‘No War’ sur la chemise) empoigne une guitare électrique
pour que le show décolle véritablement, retrouvant le son si caractéristique
du groupe de Tucson. Un peu plus loin, le groupe se fend du début de
"Hot Rail", trop souvent sous-estimé : "El
Picador" et "Ballad Of Cable Hogue", dans des versions
très réussies.
Carrefour d’influences multiples (et surtout multiculturelles), la musique
de Calexico synthétise à merveille western-rythmes latinos-rock
face un public (assez mainstream) ravi, même si cette diversité
finit presque par nuire à la cohésion du show. En appui d’un
répertoire orienté vers le dernier disque, le groupe tape deux
reprises fabuleuses, "Ohio" de Crosby Still Nash &
Young (très d’actualité en ces temps de guerre) et
"Alone Again Or" de Love durant le premier rappel, conclue
par ces mots "Peace… love… no more".
La première fut tout bonnement la meilleure chanson du set, étirée
pendant presque dix minutes dans une version véritablement tripante,
hypnotique. Quant au classique de "Forever Changes", Calexico
refait le coup de Belle & Sebastian au Grand Rex, un an après
quasiment jour pour jour , remarquablement exécutée (surtout les
cuivres évidemment) ajoutant à la déception de la version
donnée par le maître Arthur Lee en juin dernier.
Après la relecture d’un projet antérieur, "Lost In
Space" (OP8), la soirée s’achève sur
une tonalité world où deux titres sous influence Manu Chao
copulent avec une chanson interprétée par un des trompettistes
que l’on croirait tirée de "Buena Vista Social Club".
Après avoir fait deux fois référence à Ry Cooder
en l’espace d’une chronique, il ne reste plus qu’à
se replonger dans le magique "Into The Purple Valley"….
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