Dès
"Elements", premier morceau de Lost Horizons,
dernier album en date des Lemon Jelly, le décor musical
est dressé. un rythme downtempo avec une voix sobre et grave qui scande
"water-fire-earth...". Une musique répétitive sur laquelle
se greffe de nombreuses autres boucles de sons, d'instruments aussi divers que
saxo, trompette, guitare, synthétiseurs bien sur mais aussi harmonica.
Chacun arrive comme on arrive dans une farandole, et plus on est nombreux, plus
on rit, c'est bien connu ! Un joyeux bazar mélodique bougrement efficace
qui nous hypnotise totalement.
Leur "Ramblin' Man" ressemble quant à lui à
un étonnant mélange des A House et de Death in Vegas
alors que le "Return to patagonia" est franchement jazzy
assorti de choeurs que l'on croirait échappés de l'armée
rouge.
Car justement le secret de la bonne humeur que provoque ce disque vient beaucoup
du fait que les 2 compères ne se prennent pas au sérieux et livrent
un album évidement kitsch bien que techniquement très léché.
En effet, si Fred Deakin et Nick Franglen semblent être
2 touches à tout perfectionnistes, il n'est demeure pas moins qu'ils
signent ici, loin d'un disque trop travaillé et aseptisé, un des
meilleurs albums downtempo du moment, beaucoup plus agréable et tellement
plus drôle que les Thievery Corporation et consors et beaucoup plus riche
musicalement. On virevolte d'une ambiance folk ("Nice Weather for Ducks"
irrésistible) à un rythme jazzy ("Return to Patagonia")
en un claquement de doigt.
Un vrai plaisir que d'écouter Lemon jelly, et surtout un plaisir à
ne pas prendre au sérieux tout comme la pochette 100% faite maison dessinée
par Fred Deakin, également aux pinceaux.
Un disque très rafraichissant qui plaira aux petits et aux grands. |