Comédie de Georges Feydeau, mise en scène d'Alain Sachs, avec Lysiane Meis, Paul Bisciglia, Jean-Marie Lecoq, Caroline Maillard, José Paul, Isabelle Côte, Michel Lagueyrie, Stéphane Cottin, Michèle Garcia, Jean-Pierre Malignon et Philippe Uchan.
Comme pour le grand écran, l'arrivée de la saison estivale appelle les divertissements grand public. Faire du neuf avec du vieux et programmer un classique de Feydeau est une garantie de succès populaire.
Surtout quand la reprise concerne "Un fil à la patte" mis en scène par Alain Sachs triplement moliérisé en 2000 et que le Petit Théâtre de Paris le propose en version sous titrée en anglais afin d'étendre son audience aux touristes friands de culture française.
Voilà, comme on dit trivialement, du gros, du lourd, du vrai, avec de beaux décors soignés, fidèles à la crémone près, et des costumes magnifiques.
Alain Sachs a du métier et il connaît les goûts du grand public. Il ne transporte pas l'intrigue au 22ème siècle chez les Papous, ne procède pas à une relecture de la pièce, suit les didascalies à la virgule près, elles sont d'ailleurs fidèlement déclamées, et fait ce qu'on attend d'un metteur en scène de vaudeville : respecter l’auteur et la tradition. On se souvient cependant de son excellent "Si j'étais diplomate" traité de manière burlesque au Théâtre Tristan Bernard, qui, hélas, n'avait pas suscité l'engouement du public.
Le spectacle est mené tambour battant, malgré un fâcheux entracte de 20 minutes, changement de décor oblige, et la distribution, sans contre emploi, est constituée de comédiens aguerris.
José Paul est Bois d'Enghien, ici en version humour flegmatique, célibataire sans fortune doit se résoudre au mariage avec une jeune bourgeoise richement dotée, dont la conception cynique de la vie conjugale (Caroline Maillard épatante) surprend sa mère un peu taraudée par les hormones (Michèle Garcia qui charge un peu le trait).
Mais il lui faut au préalable rompre avec sa maîtresse, la belle et amoureuse Lucienne (Lysiane Meis pétulante), chanteuse de café concert mi cocotte mi coquette, qui n'est cependant pas indifférente aux charmes pécuniaires d'un vrai faux général sud américain (Jean-Marie Lecoq toujours truculent). Autour de ce quintet, Michel Labeyrie assume l'haleine De Fontannet et Philippe Uchan campe Bouzin avec brio.
La machinerie est bien huilée et s'emballe comme il faut pour assurer un bon divertissement.
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