A l'occasion de la sortie de son "Dictionnaire Raisonné du Punk", nous avons posé à Pierre Mikaïloff, quelques questions sur sa vision du punk.
Quel punk as-tu été ?
Pierre Mikaïloff : J’étais avant tout un fan. Et comme, en France, les disques n’étaient pas évidents à trouver quand tu habitais la banlieue, j’ai découvert le punk par l’écrit et par l’image avant de l’entendre. Ce petit décalage fait peut-être que j’ai toujours eu une approche plus cérébrale que sensuelle du rock. La découverte du punk, c’est aussi la lecture de "L’aventure punk", de Patrick Eudeline, en 77. J’étais comme un fou en lisant les allusions qu’il faisait aux New York Dolls ! Un passé pourtant proche, mais que j’étais trop jeune pour avoir vécu. Le journal d’Alain Pacadis suivra l’année suivante. Là aussi : un régal !
Ton expérience du punk ?
Pierre Mikaïloff : De loin… Car j’avais seulement 13/14 ans. Par exemple, j’avais pas encore compris que la colle pouvait servir à autre chose qu’à coller des vignettes Panini. Il a fallu que j’entende les Ramones pour comprendre… J’étais le punk de mon collège. J’avais convaincu un ou deux potes de se faire couper les cheveux mais ça avait été dur ! Et on écoutait le premier album des Damned en séchant les cours. C’était très punk, non ?
La chose la plus punk que tu aies fait ?
Pierre Mikaïloff : Ben, casser les chiottes de mon collège. Me faire virer pour ça. Et entendre la directrice de l’établissement réclamer vingt briques à mes parents pour effectuer les réparations. Autant dire que j’étais devenu une sorte de héros !
Les groupes les plus représentatifs du mouvement selon toi ?
Pierre Mikaïloff : Sex Pistols, Clash, Ramones, Damned, Johnny Thunders Heartbreakers, Metal Urbain, Asphalt Jungle, Stinky Toys, The Saints, Blondie, Richard Hell and the Voidoids.
La principale qualité et défaut du punk ?
Pierre Mikaïloff : Sa principale qualité serait cette capacité à créer à partir de rien : sans argent, sans savoir-faire particulier. Ce qui a donné envie à tout le monde de se lancer, d’essayer. Comme aujourd’hui tout le monde fait de la musique, parce que tout le monde possède un ordinateur et pense que c’est facile. Le principal défaut du punk serait d’avoir inventé Billy Idol !
Que reste-t-il de l'expérience punk de nos jours ?
Pierre Mikaïloff : Des putains de disques, et c’est ça l’essentiel !
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