Fan de Daniel Bejar et de son groupe Destroyer, adorateur de Mercury Rev et de son exubérant leader Jonathan Donahue, voici pour vous de quoi passer un bien bel été.
Parfois aussi glam que le canadien et souvent approchant les belles mélodies alambiquées des américains, The Kissaway trail savent faire de la musique comme on aime. Franche et touchante !
Porté par l'impressionnante voix du chanteur Søren Corneliussen qui, encore une fois renvoie directement au registre de voix hors du "commun pop", comme celles de Daniel Bejar ou Jonathan Donahue, cet album offre quelques très beaux moments au rang desquels on trouvera "61" ou "Smother plus evil = Hurt", mélange parfait entre les 2 groupes sus cités.
Envolées de guitares et batteries qui s'affolent pour mieux créer ensuite un grand calme dans lequel s'engouffre la voix assurée mais que l'on devine fragile, notamment sur le délicat "Bleeding hearts" qui flirte avec la cold wave de Sakamoto ou de David Sylvian.
Lorsqu'une guitare acoustique se joint à cette grande fête baroque à laquelle personne n'aurait pensé l'inviter, c'est pour faire parler d'elle et de ce "It is close up far away" élégant et tubesque, capable de reléguer Chris Martin et ses compagnons de jeu au rang de troubadours (on retrouve également cet esprit Coldplay sur "Soul assassins", plus énergique). Pourtant, toujours un peu à la limite du too much vocal, Søren Corneliussen veille à ne jamais la dépasser, l'émotion ne cédant jamais le pas sur la mièvrerie.
"La la song", qui suit, fait le grand écart. A grands coups de "Yeah" et de "Lalalala" renforcés par une débauche instrumentale, on retrouve de plein fouet l'univers glamrock de Destroyer.
Mélange de genres et d'influences sur cet album qui, sous son air de déjà entendu, tire brillamment son épingle du jeu grâce aux mélodies envoûtantes et à la voix charmeuse du chanteur. Un disque remarquable venu, encore une fois … du Danemark ! Indispensable. |