Dans le cadre de ses actions en faveur de la solidarité sociétale et environnementale, la Fondation EDF propose, à l’Espace Electra à Paris, l’exposition "So watt ! du design dans l’énergie" dont elle a confié le commissariat à Stéphane Villard, designer à la Direction Recherche et Développement d’EDF.
Celui-ci la présente comme "une exposition entre esthétique et technologie, au coeur d'un enjeu de société" qui a pour vocation de sensibiliser les consciences individuelles d’une manière moins rébarbative que les discours moralisateurs.
Contrairement à son titre, l’exposition ne concerne pas que le design stricto sensu en ce qu’elle aborde, en sus du design appliqué au domestique et à la domotique, les diverses technologies de production d'énergie.
La fée électricité est priée d’éteindre sa baguette magique avant de sortir
La fondation EDF a puisé dans le fonds du musée Electopolis de Mulhouse pour proposer, au rez-de-chaussée, un petit voyage rétrospectif au pays de la prise électrique avec un bel assortiment de douilles, interrupteurs et prises qui conduit aux modèles contemporains.
Car par la grâce du dieu design, la prise et le câble électrique, vecteurs utilitaires traditionnellement voués à la discrétion, puis à la dissimulation et l’encastrement, ont acquis le statut d’objet décoratif à la visibilité est clairement affichée.
L’écologie citoyenne se décline souvent de manière très efficiente, comme Gilles Belley qui préconise la rigueur imposée avec un coupe-veille automatique.
Et parfois avec la poésie et l’humour qui viennent du froid avec les suédois de Static ! qui créent une Flowerlamp au look très seventies qui éclot quand le niveau de consommation baisse ou leur câble luminescent bleu Power-Aware Cord dont l’intensité varie en fonction de a charge électrique.
Et, au sous-sol, "Fil conducteur" mène à une collection de compteurs électriques, objet sur lequel les designers n’ont pas encore planché, et à de jolies créations verticales en fils électriques tressés à la manière du macramé.
A signaler la scénographie astucieuse et esthétisante de Gaëlle Gabillet.
Euréka !
A l’étage, sous les titres "Conscience collective" et "Paysages énergétiques", de modestes maquettes illustrent les études prospectives menées au niveau international en matière de production d’énergie qui ne ressortissent pas vraiment du techno-futurisme.
Les allemands redécouvrent le bateau à voile, même si leur cargo est équipé d'un parapente, les anglais, fiers du climat londonien, rêvent de navettes solaires sur la Tamise et les italiens ne jurent que l’éolienne dont ils veulent parer la Statue de la Liberté et la Tour Eiffel tout en se gardant bien d’appliquer leur concept à la tour de Pise !
Les français sont soit illuminés en concédant aux éléphants le soin de produire de l’énergie, soit pragmatiques et soucieux de l’apparence, en proposant, tout simplement, de joindre l’utile à l’agréable en habillant de panneaux solaires décoratifs les inesthétiques pylônes électriques que EDF n’a pas encore enterrés.
Allez, tous en choeur, partons à la chasse au gaspi ! |