Le Japon a choisi comme représentant pour cette 52ème Biennale de Venise, Masao Okabe dont le travail est axé sur le devoir de mémoire. Depuis ses débuts, il y a 30 ans, en France avec "Membrane of a city", il lève des empreintes sur les pierres.
Depuis, il utilise toujours la même technique de frottage avec un crayon sur une feuille de papier posée sur la pierre et a éprouvé son action dans plusieurs pays. Pour le sien, il était évident que la ville d’Hiroshima constituait un lieu emblématique et incontournable.
Sous le titre "Is there a future for our past ? : The dark face of the light", il il présente une sélection de plus d'un millier de ces empreintes, sur les 4 000 réalisés au cours de 7 années de travail, qui tapissent les murs du pavillon.
Ces empreintes ont été prélevées sur les pierres du port d'Ujina, lieu qui a été choisi non seulement en raison de sa proximité avec l'épicentre de l'explosion nucléaire qui est intervenue en août 1945 mais également en raison de son caractère historique pérenne, puiqu'il a constitué le quartier général de l'armée japonaise pendant les conflits sino-japonais et russo-japonais à la fin du 19ème siècle et au tout début du 20ème.
60 ans après, la flore a repoussé, la ville s'est repeuplée et les pierres épargnées étaient toujours là. Avec leur mémoire. Jusqu'à ce qu'on démolisse pour construire une autoroute.
Une oblique des pierres rescapées invite le visiteur à pratiquer lui-même cette capture d'un fragment d'histoire. |