La scène artistique chinoise est en pleine expansion et, à défaut de débouché national, l’art contemporain chinois suscite un réel engouement notamment dans le cadre de la marchandisation de l’art.
Depuis 1995, date de sa première incursion vénitienne, la Chine est sous le feu des projecteurs. Ainsi, par exemple en France, avec l’Année de la Chine en 2003 qui a donné lieu à l’exposition multidisciplinaire "Alors, la Chine ?" au Centre Pompidou et plus récemment une Biennale internationale d'art contemporain chinois à Montpellier en 2005.
Le pavillon chinois, conscient de cet enjeu international, et interpellé par la thématique de la 52ème biennale, "Penser avec les sens, Sentir avec l’esprit", a choisi un quartet féminin pour représenter la Chine et affirmer le rôle des femmes dans un pays où la modernisation a été conduite par les hommes.
Ces vaillantes mousquetaires, Shen Yuan, Yin Xiuzhen, Kan Xuan et Cao Fei, sont considérées comme les fleurons de la scène artistique chinoise qui ont su sublimer leurs expériences personnelles ("They turn the everyday into the miraculous." dixit le commissaire) d’où le titre de l’exposition "Everday miracles".
Cao Fei, artiste multimedia, explore l’impact insidieux de la virtualité sur les relations humaines, Kan Xuan, vidéaste, présente une sélection de films sur les interactions entre l’individu et le monde et, avec son installation "Premier voyage", Shen Yuan se penche sur les conséquences identitaires du déracinement des enfants adoptés par des familles d’une autre race.
Dans l’ancien entrepôt de carburant qui contient encore les citernes d’origine, impressionnants monstres rouillés, témoins muets d’un passé révolu, qui attirent le regard, il faut lever la tête pour découvrir "Arsenal", l’œuvre créée spécialement pour cette Biennale par Yin Xiuzhen.
Accroché au toit en suspension horizontale, se découvre un bataillon d’objets de forme identique, qui bien que multicolores ne sont guère engageants, et qui, selon le degré d’optimisme du spectateur, sont assimilées à des fléchettes géantes ou à des missiles.
En réalité, ce sont des d’antennes de télévision pavanées.
Décodage : l'association de la forme phallique de l'objet et du tissu symbolisant la sensibilité féminine crée un contraste génératrice d'une tension dramatique, "un cri puissant mais silencieux", dans une installation qui symbolise l'urbanisation à outrance et les conflits géopolitiques et économiques.
Attention : vietato fumare !
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