Taiwan a élu domicile dans le Palazzo delle Prigioni, situé près de la place San Marco pour une exposition, organisée par le Taipei Fine Arts Museum of Taiwan, qui regroupe les œuvres de 5 artistes sous le titre "Atopia".
Terme qui a été choisi comme emblématique de la situation de Taiwan au regard de son statut atypique en terme de nation et point de départ d’une réflexion sur les conséquences socio-politiques de la suppression des frontières résultant de la globalisation quant à l’identité et à la liberté individuelles et à son impact sur les subcultures.
Autre fondement conceptuel évoqué le nœud borroméen de Jacques Lacan en ce qu’il traite des interactions entre le réel (utopia), l’imaginaire (hétérotopia) et le symbolique (atopia).
Les anciennes prisons du palais des Doges, lieu de mémoire, fournissent un cadre approprié à cette réflexion illustré par le travail de 5 artistes sur la mémoire collective et l'identité.
Dans le domaine des arts visuels, Huang-Chen Tang, vidéaste, Kuo Min Lee, photographe, et Ming Liang Tsai, cinéaste, témoignent des conséquences de la globalisation et de l'urbanisation sur le devenir des communautés et des subcultures.
Côté arts plastiques, Shih Chieh Huang est présentée comme la "bricoleuse".
A l'instar des nouveaux réalistes, elle pratique l'art de la récupération des objets ordinaires de la vie quotidienne pour en détourner le sens et créer des installations mécaniques et lumineuses qui spon tà la fois dotées d'une certaine autonomie et d'une capacité de réactivité avec leur environnement, métaphore de la transition de l'objet vers l'humain.
Incursion dans le 9ème art avec VIVA, dessinateur de bandes dessinées, qui présente des strips géants composés de 4 vignettes à lecture verticale, concises, percutantes et pleine d'humour, dont chaque visiteur peut emporter un exemplaire.
Le graphisme simple, largement inspiré des mangas japonais, relate notamment un épiphénomène sociologique qui a généré une subculture spécifique à Taiwan, l’"otaku", qui a trait aux addictions aussi bien aux mangas qu'aux technologies modernes, telles que l'informatique et les jeux vidéo, et leurs conséquences en terme relationnel.
Chacune est pourvue d'une petite morale ou d'une réflexion quasi philosophique. Ainsi : "When things get really hectic, something's always bound to get wrong." |