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Interview  (Paris)  juillet 2007

Toute petite déjà Annadrey montait sur les tables et poussait la chansonnette. Elle promène maintenant son petit air mutin et ses chansons rigolotes sur les planches.

Celle qui sait faire rire autant que pleurer a décidé de mettre sa voix au service de l’humour à travers son spectacle le "One Nana Show" qu’elle peaufine encore actuellement.

Entretien.

Vous considérez-vous davantage comme une chanteuse ou une humoriste ?

Annadrey : Je me considère comme une artiste. J’ai eu une formation de théâtre pendant cinq ans et suis rentrée dans une troupe. J’ai fait de la musique parce que je chantais spontanément et que j’avais une voix très impressionnante qui ne passait pas trop inaperçue ! Petit à petit on a commencé à me proposer des boulots de chanteuses et cela m’a payé mes études ! C’est bizarre, je ne voulais pas être chanteuse mais je maîtrise mieux le chant parce que j’en ai fait beaucoup plus que le reste.

Durant vos études de lettres, vous avez intégré un groupe de rock et chantiez dans les bals le samedi soir. Dans que style de musique vous reconnaissez-vous le plus ? Vos goûts ont-ils évolué ?

Annadrey : J’apprécie vraiment toutes les musiques, c’était bien le problème justement ! Mais, j’ai ensuite découvert que ce que j’aimais vraiment, c’était raconter des histoires donc cela revenait à la chanson : c’est d’ailleurs ce que je fais !

En 1998, vous montez le groupe "Drôles de Nanas". La "Nana" d’aujourd’hui se nourrit-elle de cette expérience ?

Annadrey : Le "Nana Show", c’est un aboutissement de tout ce que j’ai fait avant. Cela m’a permis de retrouver mon premier amour : le théâtre, que j’avais un peu laissé de côté pour la musique. Le groupe "Les drôles de Nana" m’a fait re-goûter au plaisir de jouer ensemble avec des filles, et j’adore travailler avec des filles. En fait, on s’ennuyait toutes en tant que chanteuses, c’est pour cela qu’on a monté une troupe. Je leur ai dit « on ne va pas faire que chanter et porter des costumes ridicules !» donc on a commencé à travailler sur des parodies, à créer des sketchs sur des chansons très connues.

Avec elles, vous piochiez donc dans un répertoire déjà existant en réinterprétant certaines chansons ?

Annadrey : Oui, mais on créait des sketches autour. C’est à dire qu’on faisait des sketches à travers la chanson. Par exemple sur le Titanic, nous avions dessiné la mer et il y en avait une au milieu avec une proue de bateau, une autre qui faisait tous les personnages du bateau et la dernière tous les personnages sous l’eau ! C’était une illustration très personnelle d’une chanson qui aurait dû, à la base, être triste. On transformait le tragique en comique. C’était les prémices du "One Nana Show"…

Vos textes sont composés par l’humoriste Trinidad mais ceux-ci contiennent beaucoup de votre vie, comment se déroule l’écriture de vos spectacles ?

Annadrey : Nous co-écrivons ensemble. Je lui raconte beaucoup d’anecdotes de ma vie qu’elle transforme ensuite en sketches, et nous réécrivons ensuite d’après ce qu’elle me propose. Cela fait un an que nous travaillons sur ce spectacle et nous n’avons toujours pas fini. Trinidad a participé à la moitié des chansons, moi j’ai tout composé. Une des chansons a été écrite par Gildas Thomas, excellent auteur compositeur interprète: « nous aussi (sur vos fesses) ». Je suis bien sûr ouverte à d’autres propositions mais pour l’instant ce ne sont pas les chansons mais les textes qui manquent. On écrit et on réécrit, j’apprends à écrire…

Votre spectacle évolue-t-il au fur et à mesure du temps ?

Annadrey : Oui, beaucoup en ce moment. Toutes les semaines. C’est pour cela d’ailleurs que je ne suis pas, à mon goût, excellente sur scène car j’arrive tout le temps avec des textes tout neufs que j’ai appris mais peu répétés !

Vous avez dit : "pour faire pleurer les foules je suis championne". Avec le "One Nana Show " vous avez définitivement décidé de vous consacrer à les faire rire ?

Annadrey : Oui parce que c’est un exutoire beaucoup plus intéressant. Une fois que je sais faire quelque chose, cela ne m’intéresse plus vraiment. Je vais donc toujours aller vers ce que je ne sais pas encore faire correctement. Je suis déjà très forte pour faire pleurer les gens ! Pour ce qui est du rire, je pense que c’est un domaine où l’on n’a jamais fini d’apprendre. Car il y a les textes, la manière de les dire, le jeu mais aussi toute la gestuelle du personnage.

Je vais d’ailleurs bientôt travailler avec quelqu’un qui va m’apprendre la gestuelle du clown, ce qui m’intéresse fortement. Cela donne beaucoup plus de distance par rapport à ce que tu fais, car lorsque tu es dans la naissance d’un projet sur scène, tu jettes beaucoup aux autres mais tu attends qu’ils te renvoient et ce n’est pas bien. Le fait d’être plus dans son personnage permet d’avoir davantage de distance.

Vous développez le thème des relations humaines et jetez un regard cocasse sur les hommes dans votre spectacle : quelle image avez-vous réellement d’eux ?

Annadrey : Je crois que je fais partie des femmes d’aujourd’hui. Il y a une grosse difficulté dans le rapport homme/femme. On arrive à une telle autonomie qu’on se demande pourquoi on a inventé les hommes ! C’est Mathilde Seigner qui disait cela dans un film : "à partir du moment où je sais monter une armoire Ikea, je me suis demandée pourquoi Dieu avait crée deux sexes !". C’est vrai !

Comment réagissent les hommes venus voir votre one-nana-show ?

Annadrey : Très peu d’hommes ont beaucoup de recul. Ils se sentent attaqués alors que, par rapport à ce que disent les hommes sur les femmes depuis quarante ans dans les spectacles, ce que je raconte est loin d’être très méchant. Mais je ne pense pas que ce soit le thème principal du spectacle : je ne parle pas que des hommes, je parle des rapports humains, des erreurs des parents, de l’importance de donner un prénom à quelqu’un… Et c’est incroyable le nombre de personnes qui viennent me voir après le spectacle et me racontent tous leurs malheurs à cause de leur prénom ! Je fais du tragi-comique : tout est vrai mais on peut en rire, on ne peut qu’en rire…

Vous aimez renverser les genres ?

Annadrey : Ce que j’aime c’est arriver à avoir de l’autodérision même sur les choses les plus tragiques de la vie. Il y a quelques humoristes qui le font : parce que ce sont des hommes justement, ils peuvent aller encore plus dans le « trash » mais je ne sais pas pourquoi, je n’ai pas encore rencontré beaucoup de filles qui y parvenaient aussi bien. Peut-être parce qu’on est des femmes et que l’on n’ose pas aller jusque là. Mais cela vient… Albert Dupontel fait cela magnifiquement : il arrive à faire rire sur la pédophilie, le viol, la mort qui ne sont pas du tout à la base des thèmes qui prêtent à rire. Je trouve cela exceptionnel.

Dans la chanson "Nous aussi" vous expliquez que les femmes se retournent elles aussi sur les fesses des hommes, une manière de dire qu’hommes et femmes ont le même comportement et de revendiquer une certaine liberté?

Annadrey : Non, je ne pense pas que ce soit quelque chose de typiquement masculin de se retourner pour regarder les fesses ! Mais nous, on le fait bien ! Donc cela ne se voit pas (rires) ! La femme reste élégante ou alors ce n’est plus une nana ! Heureusement il y a aussi des hommes qui savent le faire mais il n’y en a pas beaucoup…

Qui sont les artistes qui ont influencé ou influencent aujourd’hui votre travail ?

Annadrey : Ce qui est important c’est de regarder le travail des autres. Il y quelques personnes que j’adore mais c’est plus dans l’énergie qu’ils dégagent que dans le fait de faire du one-man-show. Une artiste qui m’a énormément marqué mais qui ne fait pas de one- man c’est Diane Dufresne, c’est une femme qui a tout inventé. Lorsqu’elle chante, c’est une artiste sublime : je la regarde encore et la découvre a chaque fois. Il y a aussi Jacqueline Maillan , Muriel Robin… Actuellement j’aime beaucoup Jean Luc Lemoine : parce qu’il a justement ce côté "trash" et cette légèreté…

Quels sont vos projets ?

Annadrey : Continuer le "One Nana Show" dans un lieu qui s’appelle Le Petit Casino où je fais déjà des remplacements. En octobre, je repars à Rennes au Bacchus ou je vais rôder pendant trois semaines le spectacle qu’on aura fini d’écrire en juillet, août, septembre. Il y a une ou deux personnes qui m’on demandé ce que j’allais faire après ce spectacle, j’ai dit "mais attends, il n’est pas fini ! Laisse moi le finir, l’apprécier".

Car on est vraiment heureux sur scène que lorsqu’on a le sentiment de jouer quelque chose d’abouti, où on embarque tout le monde dans l’aisance et non dans le combat… Donc pour l’instant je ne me projette pas plus loin, j’ai envie d’apprécier ce moment. J’ai arrêté la chanson traditionnelle et c’est déjà beaucoup ! Je pense que je vais continuer à écrire des chansons rigolotes !

 

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La chronique du spectacle "Annadrey - Le one nana show


Charlotte Cousin         
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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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