Pièce historique de Shakespeare mise en lecture de Nathalie Hamel avec Clément Beauvoir, Frédéric Chabout, Kevin Champenois, Daniel Desmars, Jean François Fabe, Lionel Fernandez, Nathalie Hamel, Jean-Luc Mingot et Jérémie Wach.
La sommation d’allégeance émanant du roi de France, pour la détention du duché de Guyenne, fournit au roi Edouard III d’Angleterre, petit-fils de Philippe IV le Bel, une occasion bienvenue pour réclamer la couronne qu’il considère comme usurpée par les Valois et marque le début de la guerre de Cent ans.
Une guerre dont les péripéties chevaleresques fournit à Shakespeare matière à évoquer les exploits du vainqueur de la bataille de Crécy, et de la fameuse reddition de Calais, et sa double victoire sur les monarchies de France et d'Ecosse.
Mais dans "Edouard III", Shakespeare ne se limite pas à donner dans l'élan patriotique. Le champ d'honneur n'est pas que militaire ; il est aussi moral et comme l'écrivait François-Victor Hugo, Shakespeare y traite en parallèle "la vaillance de l'épée et la bravoure de l'esprit" et célèbre le triomphe des vertus du coeur humain.
Car avant de batailler en France, parti bouter les Ecossais, Edouard III tombe en amour pour la belle comtesse de Salisbury. Il tentera tout, de la séduction à l'ordre du suzerain pour fléchir la résistance autant inattendue qu'inébranlable. Le combat est rude mais le chevalier cèdera devant la vertu et l'héroïsme de la dame comme il saura faire preuve de clémence envers les bourgeois de Calais.
Lionel Fernandez campe de bien belle manière, avec fougue et noblesse, le roi Edouard III ainsi décrit par Shakespeare dans "Richard II", "dans la guerre, jamais lion ne fut plus furieusement terrible, dans la paix jamais agneau ne fut plus docile et plus doux " dont les mains n’étaient pas rougies du sang de ses parents mais de celui des ennemis de sa race.
Allié à un physique à l'avenant, il a tout du chevalier romanesque et l’admiration n’en est que plus grande pour la farouche indifférence de la frémissante comtesse de Salisbury interprétée par Nathalie Hamel.
L'ensemble des comédiens nous livre un bien beau moment, scandé par des didascalies déclinées de manière feuilletonesque par Daniel Desmars, avec des moments savoureux comme la joute verbale entre Edouard III et le roi de France interprété par Jean-François Fabe.
Une lecture passionnante qui donne à espérer une concrétisation sur scène.
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